C’est hier soir, peu après 22 heures, que l’on a appris que Michel Bon, à la tête de l’opérateur historique depuis 7 ans, avait proposé sa démission à Bercy. Le ministre de l’Économie et des Finances l’a acceptée, même si aucun remplaçant n’a été officiellement désigné. L’ex-PDG de France Télécom restera en poste probablement jusqu’au début du mois d’octobre.Les résultats semestriels approuvés par le conseil d’administration font état d’une perte record de 12,2 milliards d’euros, à imputer pour l’essentiel à une provision exceptionnelle de 10,8 milliards d’euros. Le désengagement de MobilCom, décidé en catastrophe il y a 48 heures, coûtera à lui seul 7,3 milliards d’euros.En démissionnant, Michel Bon assume une stratégie d’endettement qui est devenue intenable, tant face aux petits actionnaires ?” qui ont vu leurs actions France Télécom perdre 75 % de leur valeur depuis le premier janvier ?” que face à son actionnaire majoritaire, l’Etat ?” qui doit trouver une solution pour renflouer une entreprise virtuellement en faillite. Car, avec 69,7 milliards d’euros de dette pour un chiffre d’affaires estimé à 45 milliards, aucune entreprise privée ne serait en mesure de poursuivre son activité.
MobilCom en faillite, Orange au firmament
Si aucune solution définitive n’a été trouvée pour désendetter de façon significative France Télécom, la sortie de MobilCom constitue un premier pas indispensable. Le chiffre d’affaires de l’opérateur allemand est en recul de 26 % au premier semestre 2002, et accuse une perte nette multipliée par quatre, à 289,3 millions d’euros. Laché par France Télécom, il devrait déposer son bilan dans la journée, mettant 5 000 employés au chômage.Pour compenser le mauvais effet des pertes annoncées, France Télécom affiche un chiffre d’affaires semestriel en hausse de 10 %, à 22,5 milliards d’euros, ainsi qu’un ebitda en progression de 13,2 %, à 6,9 milliards d’euros, soit le meilleur résultat de l’histoire de l’opérateur.Orange, la filiale mobile, payée 40 milliards d’euros, annonce qu’elle relève ses prévisions d’ebitda de 4,3 à 4,7 milliards d’euros. Une performance qui constraste avec les critiques que l’on entend aujourd’hui sur la stratégie de Michel Bon.
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