” Est-ce bien le rôle d’un opérateur que de posséder sa propre branche intégration de services ?Dans le domaine des réseaux de télécommunications, qui est notre métier, on constate que les entreprises confient de plus en plus leurs besoins réseaux à un opérateur, et ne construisent plus elles-mêmes un réseau à partir de composants de base comme les liaisons louées. Il faut être capable de construire, pour les entreprises, des solutions complètes comprenant, outre le réseau, des fonctions de sécurité ou d’annuaires, par exemple. Mais doit-on, pour autant, être une SSII ? Je ne le crois pas.N’y a-t-il pas une certaine méfiance de la part des clients à confier tout leur système d’information à un seul et même fournisseur ?On constate, contrairement à ce que l’on croyait il y a quelques années, que très peu d’entreprises confient à un seul fournisseur l’ensemble de leurs besoins de système d’information, c’est-à-dire à la fois les applicatifs métiers et les systèmes réseaux. Nos clients ont compris que ce sont deux métiers différents, et qu’il y a des acteurs excellents dans les plates-formes réseaux ; et d’autres, dans les projets applicatifs.On a aujourd’hui affaire à deux écoles : l’une qui s’implique dans l’intégration de services, et l’autre qui privilégie les partenariats. Sont-elles antinomiques ?Si elles ne sont pas forcément antinomiques, elles sont tout de même très divergentes. En général, nos clients ne nous demandent pas de prendre en charge toute leur informatique en France, mais plutôt leur réseau au niveau mondial. Avec Equant, nous leur offrons une couverture géographique unique, que nous complétons d’offres de gestion de LAN, de sécurité, ou encore, de Web hosting. T-Systems entre en concurrence avec les autres SSII, qui risquent de ne plus venir chercher chez lui les compétences réseaux qu’elles n’ont pas.Vous avez évoqué, lors du salon Networld+Interop, la possibilité d’acquisitions dans le domaine de l’intégration. Pouvez-vous en dire plus ?Nous devons être capables de proposer des solutions qui vont bien au-delà des tuyaux de transmission. Pour cela, nous nous appuyons sur nos compétences internes, nous nouons des partenariats, et n’excluons pas de renforcer nos compétences dans la sécurité ou le développement de portails. Mais ces acquisitions ponctuelles n’auraient rien à voir avec le rachat d’une société comme Debis.Selon vous, les opérateurs comme Colt, depuis le rachat de Fitec en France ; ou Siris, intégré dans T-Systems, ne sont-ils pas en train de se transformer en d’imposantes SSII ?Pour Colt, je ne pense pas. Il a beaucoup investi dans des infrastructures de télécoms, et part bien de son métier télécoms. T-Systems a eu une approche tout à fait différente en achetant la principale SSII allemande. C’est un cas unique, car tous ceux qui s’étaient lancés dans cette aventure en sont sortis.En jetant un coup d’?”il rétrospectif sur “l’aventure” FTLIS, quelles leçons tirez-vous ?Si l’on fait le bilan financier, en intégrant notamment notre investissement dans Sema, qui a été une fort belle affaire, nous avons globalement gagné de l’argent lors de notre incursion dans le monde informatique. Cette expérience nous a permis de nous rendre compte que le métier d’opérateur et celui de SSII étaient bien différents. “
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