Premier opérateur GSM dans l’Hexagone, avec près de onze millions d’abonnés, France Télécom anticipe l’explosion de l’accès à Internet depuis les mobiles. Il a ainsi passé commande de 5 millions de terminaux WAP à ses fournisseurs.” L’objectif est de convaincre un million d’utilisateurs, en France, d’ici à un an “, indique Michel Bon, président de France Télécom. L’opérateur lance aussi un portail WAP grand public : Voilà Mobile. Mais il n’en oublie pas pour autant les entreprises. Le portail qui leur est destiné ouvrira dès le mois de juin. France Télécom espère convertir 45 % des utilisateurs au WAP d’ici à 2003.Etant donné les chiffres actuels ?” seuls 5 % des abonnés professionnels utilisent la transmission de données par GSM ?”, on pourrait s’étonner de cet optimisme. Il est vrai que les promesses de l’opérateur sont attrayantes. En effet, un commercial en déplacement pourra se connecter à l’intranet de son entreprise par son portable, et accéder à l’application de gestion des flux pour consulter l’état des stocks. Grâce à son assistant numérique, un technicien de maintenance pourra prendre connaissance, sur son lieu d’opération, des modes de réparation d’une panne, etc. Les applications seront accessibles par l’intermédiaire des portails définis par France Télécom (voir schéma).Autre argument, l’arrivée imminente du GPRS (General Packet Radio Services) et de ses transmissions de 30 à 40 kbit/s en lieu et place des 9,6 kbit/s du GSM. Quelles seront les répercussions tarifaires du WAP ? Une expérimentation conduite par l’opérateur depuis le mois de décembre auprès de 10 000 usagers montre que leur consommation augmente en moyenne de 25 à 30 %, soit 15 connexions à Internet de trois minutes par mois.
Une vaste palette de services à l’entreprise
” La consommation en entreprise sera plus élevée, anticipe le responsable de France Télécom. Mais notre modèle de tarification fera en sorte que le coût reste supportable pour l’entreprise. Et il sera compensé par le gain de productivité. “ Au lancement des services, la facturation pour les entreprises devrait être identique à celle destinée au grand public : pas d’abonnement WAP supplémentaire, mais une facturation au temps de connexion identique à celle des appels voix. L’arrivée du GPRS changera la donne, mais l’opérateur refuse de dire dans quelle direction.Selon les besoins, France Télécom proposera une vaste palette de services à l’entreprise. De simple FAI et hébergeur, l’opérateur pourra se transformer en FAH et assurer la supervision des applications de ses clients, ou encore la gestion du portail depuis sa conception, quitte à faire appel à des sous-traitants. Les entreprises qui souhaitent rester indépendantes de l’opérateur peuvent acquérir leur plate-forme WAP auprès de constructeurs comme Nokia ou Ericsson. “Mais elles devront maintenir leur serveur en phase avec l’évolution des technologies”, prévient Yves Tyrode, de la branche Entreprises de France Télécom.Dans tous les cas, l’entreprise devra réécrire les applications mises à disposition de sa flotte de mobiles. Le portage des applications, au moins la partie liée à la présentation, sera nécessaire. Si des traducteurs automatiques convertissant le HTML en WAP voient le jour (comme AX-Waplink, de Coheris Atix en environnement Lotus), l’intervention humaine reste indispensable. Les plus optimistes prétendent qu’une demi-journée peut suffire, alors que d’autres tablent sur plusieurs journées de travail. L’entreprise pourrait aussi être contrainte de changer son parc de terminaux à plusieurs reprises. Les mobiles actuels ne sont pas compatibles WAP et les premiers portables WAP ne sont pas compatibles GPRS.
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