L’acquisition a pu être faite pour une bouchée de pain, ou presque. Pour prendre le contrôle d’Internet Télécom, l’opérateur public ne paiera que 7 millions de francs en numéraire, car l’ISP affichait une dette de 30 millions, qu’il faudra éponger, pour un chiffre d’affaires de 60 millions de francs avec 150 personnes. Généreux, il s’est également engagé à reprendre la totalité de ces 150 personnes, quitte à réaffecter par la suite certaines d’entre elles dans d’autres services.
Ce qui intéressait le repreneur au premier chef dans Internet Télécom, ce sont ses activités d’ISP sous marque blanche. A partir de cet acquis, France Télécom compte ainsi packager une offre de portail d’entreprise permettant à des grands comptes d’animer leur réseau de clients, particuliers ou professionnels.
Internet Télécom avait également développé une offre de gestion déléguée de la relation clients (CRM), que France Télécom e-business prévoit d’intégrer pareillement à son offre.
“Nous pourrons compléter notre contact client Internet par du contact client vocal, explique Denis Pétonnet, président de France Télécom e-business. Nous pourrons également mettre sur pied un service de connexion cobrandé entre Wanadoo et l’activité d’ISP sous marque blanche.” En tout état cause, les premiers fruits de cette acquisition devraient pouvoir être officialisés d’ici à trois mois.
Internet Télécom était, depuis 1999, le pionnier en France de la fourniture de services d’accès Internet sous marque blanche. En d’autres termes, il a été le premier à proposer aux grands comptes hexagonaux de prendre entièrement à sa charge la fourniture à leurs propres clients et partenaires d’un accès gratuit au web.
C’est donc lui qui s’occupait d’éditer et de distribuer les CD-Rom de connexion, de concevoir les sites d’accueil et de gérer les flux générés. Dans ces prestations, le nom d’Internet Télécom n’apparaissait à aucun moment, et le fichier des clients recrutés restait la propriété exclusive du donneur d’ordre.
En trois ans, l’ISP a ainsi pu recruter une quinzaine clients, parmi lesquels la Fnac, M6, Altavista, Mageos, Société Générale, Zdnet, VNU, The Phone House, Quid, des Caisses d’Epargne régionales et deux portails agricoles. Il a diffusé plusieurs millions de CD-Rom de connexion.
Il a compté jusqu’à 1,6 million d’utilisateurs enregistrés, mais lorsque Mageos a été racheté par 9 Télécom ce total est retombé à 1,1 million, dont la moitié peuvent être considérés comme actifs. De manière générale, ces utilisateurs restent fidèles à 90 % au portail qui leur est proposé.
Plus récemment, Internet Télécom a été jusqu’à proposer l’accès Wap et le Streaming sous marque blanche, ainsi que l’accès ADSL payant. Mais cette dernière offre n’a pas encore trouvé de preneur pour deux raisons : le coût pour l’utilisateur final et l’absence de couverture nationale.
Autour de cette prestation de base, Internet Télécom avait développé trois services associés, à travers trois filiales spécialisées :- le centre d’appels pour l’assistance à l’installation des CD-Rom de connexion, à travers la filiale IT Performance ;- l’édition déléguée (animation du site et fourniture de contenus, par exemple), via la filiale Mediamix ;- et la régie publicitaire en ligne, via la filiale Axidium. Ces trois filiales avaient recruté quelque 45 clients supplémentaires. Au sein de France Télécom e-business, les deux dernières, Mediamix et Axidium, perdront sans doute leur raison d’être. De même, Cable & Wireless devrait cesser d’être l’opérateur support privilégié.
Mais le repreneur acquiert également l’expérience accumulée par Internet Télécom dans les techniques de connaissance et de fidélisation des internautes grand public.
Rappelons que France Télécom e-business est la nouvelle filiale de l’opérateur public, qui depuis août 2000 fédère l’ensemble des activités e-business (réseaux et applications) pour les entreprises de l’opérateur public (www.internet-telecom.net).
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