” Pour devenir une e-compagnie, ne faut-il pas d’abord créer de nouveaux modes d’échange en interne ? Autrement dit, commencer par faire du “business to employees” “, s’interroge Daniel Cadé, directeur de l’Agence en réseau pour l’information active (Aria). Cette division, créée en 1996 pour fédérer les activités de veille du groupe France Télécom, est devenue une référence dans le petit monde des experts en intelligence économique.Au fil des années, elle a testé tous les outils du marché capables de faciliter la recherche d’information, l’analyse des documents et leur diffusion. Résultat : une sélection d’une quarantaine de logiciels jugés les plus performants.Aujourd’hui, le site Ari@net, consulté par six mille personnes habilitées (sur les 170 000 employés du groupe), est passé à une phase plus industrielle grâce aux technologies de Broadvision, qui ont permis d’agréger toutes les fonctions remplies par cette panoplie d’outils. Une phase de commercialisation peut donc être lancée.La prestation s’inscrira prochainement au catalogue de la filiale France Télécom e-business, créée en juillet 2000 pour offrir aux entreprises des services d’accès de réseau, d’hébergement et de management d’applications. “L’Aria interviendra pour la partie consulting. L’idée n’est pas de placarder notre plate-forme telle quelle, mais d’aider à définir les besoins et repérer les habitudes de l’entreprise comme je l’ai pratiqué en interne, ajoute Daniel Cadé. La seule contrainte sera d’adhérer au principe d’une structure centrale.”En effet, ce modèle d’organisation permet à l’Aria de mutualiser non seulement toutes les informations provenant des autres cellules et intranets d’experts du groupe, mais aussi de réaliser des économies d’échelle substantielles.Ainsi, quinze grands contrats ont été signés avec des fournisseurs d’informations internationaux, tels que Reuters ou le Gartner Group, pour fournir des données aux analystes. Pour des études plus ponctuelles, les décideurs de France Télécom s’inscrivent sur un forum. L’animatrice, une documentaliste, négocie ensuite des tarifs de réplication d’une copie électronique auprès des instituts d’enquête. Un gain estimé globalement à 150 millions de francs annuels depuis trois ans. Soit 10 % du budget consacré par le Groupe France Télécom à ses propres besoins en business intelligence.
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