Garder partout avec soi son “environnement” de travail. Y accéder sur le PC de son bureau, dans une salle de réunion, en déplacement, face au client, depuis sa chambre d’hôtel. Et s’y connecter depuis tout type de réseau : intranet, téléphone, ADSL, réseau privé virtuel sur internet ou GSM-GPRS. C’est l’objectif du projet e-Buro, lancé chez France Télécom en mars dernier, qui devrait commencer à être déployé en début 2002. Au total, cent vingt-cinq mille postes seront mis à niveau. “E-Buro doit couvrir quatre grands besoins : communiquer en interne et avec l’extérieur, utiliser les logiciels de production, ceux de bureautique, accéder aux applications métiers et consulter les sites d’information web internes et externes”, détaille Pascal Reiter, responsable du projet.
Des fichiers accessibles en tout lieu depuis un navigateur
Pour l’utilisateur, e-Buro se présente sous la forme d’un portail dont certaines zones sont personnalisables. Il lui suffit de cliquer sur le lien Word pour ouvrir une page de traitement de texte, sur “messagerie” pour envoyer et recevoir des messages, etc. Par défaut, les documents s’enregistrent sur un serveur, avec une synchronisation régulière sur le poste de travail. D’où une accessibilité aux fichiers en tout lieu depuis un navigateur. E-Buro permet également d’utiliser l’agenda Outlook partagé, de consulter l’annuaire, d’accéder à un moteur de recherche.Cet outil englobe d’autres briques logicielles qui fonctionnent déjà. L’une des principales, Coop’net, permet le travail en commun sur des documents bureautiques, un tableau blanc, voire une vidéo (protocole T 120). Pour organiser une telle session, il suffit de cliquer sur le lien Coop’net, de donner un nom à la session et d’envoyer ce nom par message électronique avec l’heure et la date de la séance de travail. Coop’net est aujourd’hui fondé sur Sametime, de Lotus-IBM ; une migration sur Exchange 2000 est prévue. Le principe est le même pour mettre en place une visoconférence (avec ou sans réservation). Il est même possible de l’enregistrer pour la repasser ensuite sur son poste au format Realplayer. L’intérêt est évidemment de combiner l’outil Coop’net avec audio ou visioconférence.
Une économie de 300 millions de francs
Pour le moment, les participants communiquent sur RTC ou RNIS et travaillent sur les mêmes documents via un réseau IP. A terme, les deux fonctions pourraient emprunter les mêmes artères. “Pour France Télécom, l’intérêt est multiple, note Pascal Reiter. D’abord, l’amélioration de la productivité et de la réactivité du personnel, puisque son environnement de travail est pratiquement partout disponible et qu’il intègre des outils de communication. Ensuite, un aspect financier non négligeable, puisqu’il va permettre de supprimer des PC et des serveurs.”Aujourd’hui, certains utilisateurs disposent de plusieurs postes de travail fonctionnant sous différents systèmes d’exploitation, en fonction des applications utilisées. Désormais, il n’y aura que des PC Windows 2000 ou des terminaux Windows sous Linux avec client Citrix. Economie attendue : 300 millions de francs. De même, les serveurs seront tous regroupés dans les sept centres de calcul, d’où une gestion plus centralisée. D’autant que ces PC auront un client Tivoli, grâce auquel la maintenance à distance sera possible, mais également la télé-installation de nouvelles versions logicielles. Une telle uniformisation des postes de travail pour des utilisateurs aux profils si différents a nécessité une remise à niveau complète du système d’information. A la fois au niveau du réseau pour autoriser un accès sans couture depuis quasiment n’importe où ; et au niveau des grands programmes informatiques que sont Aristote (Architecture du SI) et Archimède (Urbanisation du SI). “En fait, conclut Pascal Reiter, e-Buro est la partie émergée de l’iceberg et la partie immergée d’Aristote et d’Archimède.”
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