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France Télécom fait de la surenchère dans les hauts débits

À l’heure du dégroupage de la boucle locale, qui permettra d’attaquer l’un des derniers monopoles de France Télécom, ce dernier accélère le déploiement de ses réseaux à hauts débits ADSL et ATM, dans l’Hexagone et hors des frontières.

En 1998, on comptait cent quarante millions de personnes qui bénéficiaient d’une connexion à Internet. Selon les analystes d’IDC, ce nombre devrait, en 2002, s’élever à cinq cents millions. Sous la pression d’une telle croissance, France Télécom dope les capacités de transmission de son réseau téléphonique avec la technologie ADSL et déploie son réseau national ATM sur l’ensemble du territoire.

ADSL, ATM et IP sollicités

Près de trois cents villes disposaient déjà d’infrastructures ADSL à la fin du mois de décembre dernier, et ce sera le cas de deux cents autres d’ici à la fin de 2001. Malheureusement, les dysfonctionnements qui ont affecté le réseau ont quelque peu terni l’image de ” fournisseur de hauts débits ” que veut se donner France Télécom. Il a, en effet, fallu une décision de justice pour rassurer l’opérateur alternatif Mangoosta, qui s’appuie sur les équipements de France Télécom pour la connexion ADSL de ses propres clients. Actuellement, l’ADSL couvre 35 % du territoire, avec soixante-dix mille lignes en service, mais l’investissement de 2,5 milliards de francs jusqu’à la fin de 2002 devrait permettre d’en couvrir 80 % à la fin de 2003.En ce qui concerne l’ATM, France Télécom a déployé un réseau national sur l’ensemble du pays. De soixante-deux sites en 1999 le réseau est passé à cent trente en 2000, avec une augmentation respective des capacités de transmission allant de 6 à 18 Gbit/s.Le réseau IP 2000 constitue, enfin, la réponse de France Télécom à l’explosion du trafic Internet pour les entreprises. L’accès commuté à Internet devrait passer de cent quatre-vingt mille portes à la fin de 2000 à plus de cinq cent mille portes un an plus tard, avec une croissance des débits de 5 à 25 Gbit/s, et de nouveaux usages : voix sur IP, transport des données GPRS et UMTS, interconnexion des machines vocales… À l’international, France Télécom achèvera son réseau européen EBN (European backbone network) à la fin de l’année.En juillet 2000, une nouvelle boucle a été ouverte, reliant Francfort, Anvers, Rotterdam et Amsterdam. Les réseaux POP – lancés cette année au Portugal, en Autriche, Irlande, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Slovénie – étendront le réseau à 20 000 km dans seize pays. L’EBN complète le réseau ATM mondial déployé par la filiale de l’opérateur historique, Global One, spécialisée dans les services IP aux multinationales. Chaque boucle optique peut transporter 80 Gbit/s grâce à la technologie SDH et au multiplexage en longueur d’ondes DWDM.

À la conquête de l’Amérique

De plus, France Télécom participe, avec un consortium de quatre-vingt-douze opérateurs, à la construction et à la maintenance de Sea-We-Me 3, le réseau de câbles sous-marins le plus long du monde. Il a aussi signé l’accord TAT 14 avec plus de cinquante opérateurs pour relier les États-Unis à l’Europe. TAT 14 permettra de raccorder l’EBN au NABN (North America backbone network), réseau à hauts débits pour tout type de trafic que France Télécom construit pour connecter vingt-huit villes d’Amérique du Nord, soit 24 000 km.

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André Eymard