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France Télécom étend ses services Inmarsat

Alors que l’organisation Inmarsat ignore les tourments que subissent les opérateurs de télécommunications mobiles par satellite, France Télécom cultive ce marché de niche en proposant de nouveaux services à forte valeur ajoutée, et bientôt IP.

L’organisation des télécommunications mobiles par satellite n’affiche plus dans son intitulé ses origines maritimes. Pourtant, c’est surtout sur les flots qu’Inmarsat et ses partenaires opérateurs, tel France Télécom, recrutent le plus grand nombre de leurs clients. La coopérative, créée en 1979, réalise bon an mal an 400 millions de dollars de chiffre d’affaires avec 210 000 clients. Un marché à progression lente, mais bien moins risqué que les constellations pour mobiles.L’aventure d’ICO, aujourd’hui marié avec Teledesic, ne pèse plus sur Inmarsat, et cette prudence revenue sied à FT, qui, avec ses 5,1 % d’Inmarsat, réalise 14,5 % du trafic en totalisant 3,2 millions de minutes réparties sur moins de trois mille factures mensuelles, dont 80 % d’étrangers. “Nous comptons maintenir notre position dans le tour de table, mais nous développons notre offre en créant des services à valeur ajoutée”, commente Jean-Louis Charletty, directeur des services mobiles par satellite chez l’opérateur public. La concentration des acteurs au sein d’Inmarsat (BT s’allie à Stratos ; Telenor, à Comsat ; KPN, à Telstra ; et Deutsche Telekom sort du jeu) et l’arrivée de nouveaux venus (Thuraya et Eutelsat) exacerbent, en effet, la concurrence et poussent à l’innovation.

Navimail, un service conçu avec Météo

Déjà en pointe sur les services numériques (21 % de PDM sur Inmarsat-B HSD à 56-64 kbit/s, 27 % sur Inmarsat-Phone, et 22 % sur Inmarsat-RNIS), FT veut aller plus loin en offrant des solutions, tels le Bureau Global (e-mail, messagerie voix et fax), Global C partout dans le monde, ou encore… des cartes téléphoniques prépayées. Des offres commerciales tout-en-un de type GSM sont aussi annoncées, avec un terminal Inmarsat-Phone de Thrane & Thrane (3 950 ?), associé à un forfait mensuel de deux heures par mois (297 ?), qui visent le monde maritime, les mineurs ou les pétroliers, les ONG ou les militaires.Autre nouveauté : Navimail, un service concocté avec Météo France. “Les navigateurs mais aussi les pêcheurs ou les capitaines de navires marchands chargeront un logiciel cartographique sur leur PC, qu’ils pourront ensuite mettre à jour avec des données météo transmises sur requête”, explique Loïc Martin, directeur de la communication et du marketing. Mais la grande affaire reste le lancement, au second semestre, du premier service Internet, Inmarsat-MPDS (Mobile packet data service). Il utilisera des terminaux RNIS standards connectés à une station d’émission-réception qui gérera un débit de 64 kbit/s. “La facturation se fera au volume de données transmises en best effort, à 4 $ environ le mégabit, ajoute Loïc Martin. Le débit pourra être garanti dans un second temps.” Avec cette offre proposée sur tout le globe, FT veut attaquer le marché du petit VSat temporaire, pour les entreprises et les professionnels installés dans des zones mal desservies par les réseaux terrestres, une clientèle briguée par les opérateurs du secteur spatial en bande Ku.

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Philippe Pélaprat