France Télécom annonce un accord mettant fin à son différend avec le président de MobilCom, Gerhard Schmid, qui a accepté de s’effacer, supprimant ainsi un risque potentiellement coûteux pour l’opérateur français en Allemagne.Cet accord est toutefois lié à un autre qui reste à négocier avec les banques créancières de MobilCom, appelées à racheter la participation de 39 %, détenue par Gerhard Schmid. Ce dernier devrait céder ses parts avant le 15 avril
prochain.L’accord stipule l’abandon de tous les litiges entre les deux parties, une fois acquis le départ de Gerhard Schmid. Ce dernier exigeait que France Télécom rachète, comme elle s’y était engagée, la majeure partie de ses titres (33 % du
capital) en raison d’un désaccord sur la politique d’investissements de MobilCom, dont le groupe français détient 28,5 %.Le risque était ainsi, pour France Télécom, d’ajouter cinq et six milliards d’euros à son énorme dette (60 milliards à fin 2001) en tant qu’actionnaire majoritaire de la société allemande.Lors d’une conférence téléphonique, Jean-Louis Vinciguerra, directeur financier de France Télécom, a souligné que cet accord ?” un “armistice” selon ses propres
termes ?”“n’était qu’une première étape pour résoudre les différends litiges entre nous” et a exprimé l’espoir que tout serait définitivement scellé dans quelques semaines.” Cet accord montre que nous sommes prêts à mettre fin à nos divergences, à condition que Gerhard Schmid vende ses actions dans les prochaines semaines à des institutions financières “, a-t-il
ajouté.Jean-Louis Vinciguerra a assuré que les banques étaient “ouvertes” à l’idée d’acquérir la participation de Gerhard Schmid, tout en soulignant qu’aucune discussion sur le sujet n’avait encore eu lieu
à ce stade.Contrairement à des informations publiées dans la presse, il a indiqué que France Télécom n’accepterait aucun accord le contraignant à acquérir ultérieurement des titres MobilCom auprès des banques.Celles-ci devraient être trois ou quatre à entrer dans le capital de la société allemande, dont les principaux créanciers sont la Deutsche Bank, Merrill Lynch, la Société Générale et ABN Amro.” A court terme, c’est une première étape pour éclaircir la situation. A plus long terme, ça dépend de la nature des accords entre les banques et France Télécom, quelles sont les garanties accordées aux
banques “, a déclaré Mathieu Xerri, analyste chez Fortis.
Pas de reprise globale
Jean-Louis Vinciguerra a indiqué que les banques créancières de MobilCom avaient accueilli avec ” satisfaction ” le ” cessez-le-feu ” conclu entre France Télécom et Gerhard Schmid.Il a noté qu’une telle évolution était dans leur intérêt dans la mesure où MobilCom devra refinancer en juillet une ligne de crédit de 4,7 milliards d’euros. Interrogée par Reuters, la Société Générale s’est refusée à tout commentaire
sur le sujet.” Une procédure en justice aurait pu durer trois ou cinq ans, période pendant laquelle la société peut faire faillite “, a souligné le directeur financier, en faisant valoir que la dette de MobilCom
ne bénéficiait d’aucune garantie de France Télécom.Il a ajouté que les conditions du rachat par les banques n’avaient pas été négociées à ce stade et que les chiffres mentionnés dans la presse ?” l’équivalent de 22 euros par action ?” relevaient de ” pures
spéculations “.Jean-Louis Vinciguerra a dit par ailleurs que France Télécom ne partageait pas le point de vue de MobilCom. Ce dernier a en effet estimé que l’accord avec Gerhard Schmid pouvait déboucher sur une offre pour l’ensemble du groupe
allemand.” Nous ne sommes pas d’accord “, a-t-il précisé en annonçant que les banques négocieraient séparément avec MobilCom et qu’aucune d’entre elles, pas plus que France Télécom, n’étaient appelées à
franchir le seuil de 30 % du capital qui les obligerait, aux termes de la réglementation boursière allemande, à lancer une offre de 100 % sur MobilCom.” Il n’y a pas d’accord global, il y aura des accords séparés des banques avec Gerhard Schmid “, a déclaré Jean-Louis Vinciguerra.Quant à l’avenir de MobilCom, il a indiqué que le nouveau conseil d’administration, avec les représentants de banques, choisirait un successeur à Gerhard Schmid avec pour objectif de préparer la société à prendre part à une
consolidation des opérateurs allemands.Le responsable de France Télécom a évoqué un plan d’investissement allant jusqu’à 500 millions d’euros, soit bien loin des 11 milliards envisagés par le président sortant pour financer le développement de lUMTS.
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