Michel Bon, président de France Telecom, doit se sentir bien seul. Critiqué par ses concurrents privés, mis en demeure à plusieurs reprises par le régulateur, il est aujourd’hui accusé publiquement par le gouvernement de “lèse concurrence”. Un comble pour ce président qui ne cesse de prêcher les vertus de la libéralisation au sein d’un groupe composé à 90 % de fonctionnaires. Tel Janus, il ne peut se détourner du passé et doit anticiper l’avenir. Le passé, c’est son devoir d’obéissance à son actionnaire majoritaire, l’État, qui lui demande de faciliter le dégroupage pour encourager le développement de l’internet à haut débit. À charge pour sa société de permettre des tarifs d’abonnement ADSL inférieurs à 46 euros. À charge aussi pour l’opérateur de créer les conditions économiques d’un accès illimité au bas débit pour moins de 30,5 euros par mois. Un passé lourd à gérer pour Michel Bon qui n’oublie pas qu’il est à la tête d’un groupe coté. L’avenir, c’est le désengagement dun État qui ne le pousserait plus en première ligne pour donner corps à une directive gouvernementale. Cet avenir se rapproche.
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