Pour les résultats 2001 de France Télécom (FT), Michel Bon, le PDG, était attendu au tournant. La stratégie dispendieuse de ces deux dernières années ?” qui a conduit l’opérateur à tripler son endettement ?” commençait à sérieusement inquiéter. Et l’action France Télécom de s’effriter dangereusement : plus de 30 % de baisse depuis le début de l’année, alors que l’ensemble du CAC 40 se maintient tant bien que mal.Les chiffres annoncés par FT sont excellents. Le chiffre d’affaires progresse de 27,8 % à 43 milliards d’euros, le résultat brut d’exploitation (Ebitda) gagne 14 % à 12,3 milliards d’euros, et pour ne rien gâter, une fois soustraits les frais financiers et autres taxes, le résultat opérationnel s’affiche tout de même à 5,2 milliards d’euros (+7,1 %). Record battu.L’opérateur ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin. Ainsi, pour faire bonne impression, et accessoirement pour ” assainir le bilan “, 2001 se devait d’être l’année des provisions exceptionnelles.Les provisions ont porté sur les parts détenues dans NTL (4,6 milliards d’euros), Mobilcom (pour 3,2 milliards d’euros), Equant (2,1 milliards d’euros) et Telecom Argentina (360 millions d’euros). La facture totale s’élève à 10,2 milliards d’euros et fait plonger le résultat net d’un bénéfice de 1,9 milliard à une perte de 8,3 milliards d’euros. Encore un record battu.
Un nettoyage bénéfique
Cette mise à plat des comptes devenait indispensable. En effet, les divergences stratégiques avec l’allemand Mobilcom pourraient très bien conduire France Télécom soit à vendre ses parts, soit à prendre le contrôle de l’opérateur allemand. Dans un cas comme dans l’autre, cette opération vérité sur les comptes était indispensable pour ne pas avoir les mains liées.Michel Bon était également attendu sur la dette. Le PDG veut rassurer et affirme que le plan de route est bien suivi. Fin 2001, l’endettement reste à son niveau de fin 2000, soit 60,7 milliards d’euros contre 60,9 milliards. Cette constance n’est qu’apparente puisque la dette aura frôlé les 65 milliards d’euros au milieu d’année pour redescendre au second semestre.Le plan de désendettement du groupe comprend la cession d’actifs déjà annoncée pour 8 millards d’euros (soit la vente des titres STMicroelectronics, Sprint, 25 % de TPS et le reste du parc immobilier) et en plus la cession d’actifs non prévue comme les 26,6 % des parts détenues dans l’opérateur italien Wind ou la sortie de TDF. Ces dernières opérations devraient apporter 9 milliards d’euros supplémentaires. Ainsi la dette pourrait être allégée de 17 milliards d’euros.Le ratio de la dette nette, sur Ebitda, pourrait ainsi être ramené de 4,9 à une fourchette comprise entre 3,3 et 3,5, d’ici à fin 2003, puis entre 2,2 et 2,6 à la fin 2005.
Des frais financiers très lourds
Si ce plan et ces résultats ont eu l’heur de plaire à la communauté financière (le cours a regagné près de 9 % sur trois séances), il n’en demeure pas moins que les frais financiers de FT restent élevés : 3,8 milliards d’euros en 2001. Jean-Louis Vinciguerra, le directeur financier, espère une légère amélioration pour 2002 avec des frais financiers compris entre 3,5 et 3,6 milliards d’euros.Michel Bon estime que l’année 2002 se présente bien et que l’Ebitda devrait connaître une croissance à deux chiffres. Croissance qui, dans un premier temps, servira avant tout à payer la dette et à consolider le bilan financier dune entreprise qui, concernant le plan opérationnel, se porte bien.
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