Après la création en 1999 d’un pôle multimédia par Jean-Marie Cavada, France Inter a été la première radio du groupe Radio France à être diffusée en direct sur le Net. Aujourd’hui, après plus de deux années d’archivage de vingt-cinq émissions, Radio France propose l’accès payant à ses archives.“La mise en place d’un service payant sur le site de France Inter coïncide avec la demande des auditeurs de pouvoir réécouter leurs programmes “, explique Michel Polacco, directeur du développement, des produits nouveaux et du multimédia chez Radio France.Le service est assez onéreux : 12 francs pour l’écoute simple et jusqu’à plus de 48 francs pour le téléchargement d’une émission de plus de dix minutes.” C’est que la technologie et la technique coûtent cher elles aussi, explique Michel Polacco. 30 % du prix est reversé à notre diffuseur Tv-radio.com et à la plate-forme de paiement WHA. Un autre tiers sert à rémunérer le personnel qui doit numériser, monter, encoder, graver les CD et les envoyer à Tv-radio.com. Et ces dépenses ne prennent pas en compte les coûts de structure. “
Un marché pour l’instant insignifiant, mais complémentaire
Chez France Inter, cette nouveauté n’est en effet pas perçue comme un centre de profit. “Les perspectives de recettes liées à ce nouveau service sont ridicules pour le moment. Par contre, nous allons pouvoir dès à présent roder notre technique. Peut-être que, en 2004 ou 2005, le marché sera signifiant, mais ce n’est pas le cas pour le moment “, poursuit Michel Polacco.En attendant, le chiffre d’affaires de France Inter sur le Net a considérablement baissé du fait de la chute des recettes publicitaires, quand, dans le même temps, les dépenses ont augmenté. Car le portail de Radio France emporte un francs succès. Et il le paie. En 2001, l’audience a été multipliée par trois par rapport à 2000, soit autant de frais supplémentaires pour l’acheminement du contenu.Le portail a rapporté 2 millions de francs en 2000, pour 8 millions de francs investis. En 2001, les recettes ont chuté à 700 000 francs, pour 14 millions de francs de dépenses.Cependant, aucun autre service payant n’est prévu. La base de données ne sera pas vendue car ce n’est pas la politique du groupe. “Nous sommes persuadés que le Web est un moyen de diffusion ou d’accompagnement de la diffusion. Pour le moment, le Web apporte un plus à l’image de nos radios, une audience supplémentaire avec 50 % d’auditeurs à l’étranger. Si celle-ci est difficile à cerner pour le moment, elle rapportera un jour, c’est certain “, explique Michel Polacco.Cette mauvaise passe économique sur Internet n’empêche pourtant pas le pôle multimédia d’être à peu près à léquilibre, grâce aux recettes des services Audiotel et Minitel. “Le pôle coûte 25 millions de francs par an à Radio France, pour un budget global de 3 milliards de francs. Et pour le moment, nous rapportons au groupe 65 % de ce que nous leur coûtons “, conclut Michel Polacco.
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