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Forums de discussion ou e-défouloirs ?

En 1976, Daniel Guichard chantait : “Le bonheur de vivre en commun, c’est de critiquer les voisins.” Reconnaissons-le, c’est toujours vrai. Mais les technologies ont évolué,…

En 1976, Daniel Guichard chantait : “Le bonheur de vivre en commun, c’est de critiquer les voisins.” Reconnaissons-le, c’est toujours vrai. Mais les technologies ont évolué, les centres d’intérêt aussi. Internet est arrivé, avec, entre autres, ses forums de discussion. Ces lieux d’échange offrent aux internautes un moyen de se retrouver pour s’entraider ou débattre de sujets aussi divers que variés. De plus, l’anonymat garanti suscite une liberté d’expression inégalée.Revers de la médaille, ces formidables espaces de communication dégénèrent régulièrement, engendrant insultes et intolérance. Il suffit de peu, par exemple, pour déchaîner la verve plus souvent débile que réellement haineuse d’une poignée de pseudo-informaticiens ou assimilés, soi-disant experts dans leur domaine.En la matière, certains Linuxiens ne sont pas en reste. Ainsi, qui ose avouer sa préférence pour Windows sur un forum dédié à Linux récolte les fruits de la tempête… De quoi décourager les plus téméraires, comme en témoigne ce “post” laissé sur fr.comp.os.linux.debats : “J’adore la mentalité des Linuxes ! Gros nuls, neuneus, voire trolls… C’est la raison pour laquelle j’ai vite quitté cette communauté fort sympathique :)) (NB : Moi aussi, j’ai commencé et fini avec la Mandrake. Maintenant, je suis sous Win2k).” Malheureux ! Qu’as-tu dit là ! Te voici poursuivi par dix-sept messages tous aussi éloquents les uns que les autres quant à la profondeur du débat.Faut-il s’étonner, après, de la vertigineuse baisse de fréquentation des groupes de discussion en l’espace de juste une année ? Selon l’observatoire Netvalue, seuls 2,6 % des internautes français s’y attardaient encore en 2001, contre 7,1 % un an plus tôt. Dommage. Car, contrairement aux éphémères dialogues en direct, qui, eux, ne cessent de progresser, ils demeurent l’un des meilleurs moyens de marquer durablement la trace de son passage sur le web. D’ailleurs, quelques amoureux transis ne s’y sont pas trompés. Tel cet inconnu qui en profite pour laisser un simple “je taime” à une tout aussi mystérieuse Sabrina. Un Linuxien, lui aussi ? Après tout, peut-être…

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Jean-Marie Portal