Passer au contenu

Fortel et FirstMark sur de nouvelles bases

Avec une belle concordance, les deux opérateurs nationaux de boucles locales radio, Fortel et FirstMark, ont soumis à l’approbation de l’ART une reconsolidation de leur assise financière, qui a été accordée.

C’est ainsi que l’Autorité a autorisé l’entrée de LDCom (Louis Dreyfus Communications), à hauteur de 50 %, dans le capital de Fortel, à la place du câblo-opérateur paneuropéen d’origine nord-américaine UPC. Cette substitution s’accompagne d’une augmentation de capital de l’ordre de 10 millions d’euros et d’une redistribution des parts, le tout devant être réalisé d’ici à la fin du mois.
Boucle Locale Radio BV, la filiale du groupe Marine-Wendel, cède ainsi la majorité à LDCom, puisqu’elle ne détiendra plus que 49,9 % du capital, alors qu’auparavant elle était à égalité avec UPC, à 47,5 %. Le troisième investisseur, Towercast, filiale du groupe NRJ, se contentera, pour sa part, d’une participation symbolique de 0,1 %, contre 5 % auparavant.
Mais les obligations de couverture contenues dans la licence (31 % de la population métropolitaine dans la bande 26 GHz au 31 décembre 2004) n’ont pas été modifiées, ni d’ailleurs les obligations en matière de fourniture de services. Comme auparavant, Fortel est tenu d’offrir aux abonnés résidentiels l’accès Internet à un débit descendant maximal de 320 kbit/s et un débit montant maximal de 128 kbit/s. Libre à lui, cependant, de le commercialiser en direct ou en indirect. Mais c’est sans doute la vente indirecte qui sera privilégiée désormais, conformément au modèle d’opérateur d’opérateurs, qui a fait le succès de LDCom.
Que LDCom soit déjà actionnaire, à hauteur de 50,1 %, de BLR Services, opérateur de services de boucles locales radio dans 11 régions, n’a pas été considéré par l’Autorité comme un obstacle à la prise de contrôle. “Aucune disposition du code des Postes et Télécommunications, rappelle l’ART, n’interdit la présence d’une même société dans le capital de sociétés titulaires de plusieurs autorisations.”La question devra cependant être réexaminée si, par la suite, Fortel et BLR Services venaient à se rapprocher ou à fusionner. Dans ce cas seulement, il leur faudra restituer l’une de leurs deux licences avec les fréquences associées, pour les réattribuer à un autre opérateur.
Bien que contrôlés par le même actionnaire, Fortel et BLR Services ne feront pas double emploi : “Fortel s’adressera en priorité aux entreprises qui ont des besoins nationaux. Il ne couvrira les clients résidentiels qu’à travers des canaux indirects, a précisé Frédéric Gastaldo, président de BLR Services et nouveau président de Fortel. BLR Services, de son côté, ciblera les clients qui n’ont que des besoins régionaux. Les sites seront mutualisés entre les deux opérateurs, mais pas les émetteurs radio.”

Fortel, qui n’a pas même commencé à déployer son réseau en raison de la défection d’UPC, sera cependant moins gourmand en matière d’investissements. Il ne consacrera plus que 1,65 milliard de francs sur quatre ans à la construction de ses infrastructures, contre 17,5 milliards sur dix ans dans son plan initial.
Concernant FirstMark Communications France SAS, il s’agissait d’autoriser le groupe Suez (ex-Suez-Lyonnaise des Eaux) à porter, dans un premier temps, sa participation dans l’opérateur de 18 à 19 %, par rachat de un pour cent détenu par FirstMark Europe, dont la participation descend donc de 34 à 33 %.
Mais, dès à présent, l’ART a également autorisé Suez à en prendre le contrôle majoritaire (66 %). Ce qui pourrait se faire dans un délai de trois ans, par reclassement d’un peu plus de la moitié des actions détenues par les autres partenaires (Rothschild-Francarep, BNP Paribas, Rallye Casino et Groupe Arnault). Ces derniers, qui n’étaient que des investisseurs de circonstance, émettraient alors des obligations à souscrire par Suez, qui les convertirait ensuite en actions.
Déjà présent au capital de M6, TPS, Paris Première et Noos (ex-Lyonnaise Câble), le groupe Suez chercherait donc à se positionner comme un groupe de communication à part entière. FirstMark aurait la haute main sur les services BLR et DSL pour PME et collectivités locales, tout en vendant également des services DSL aux particuliers sous la marque Noos. TPS, Paris Première et Noos se réserveraient, pour leur part, les services interactifs résidentiels par télévision câblée et satellite (www.art-telecom.fr) (www.fortelfrance.com) (www.ldcom.fr) (www.firstmark.fr) (www.firstmark.net) (www.suez.fr).

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction