” Des propositions de partenariats dans la télématique automobile, j’en ai une pile sur mon bureau”, affirmait il y a quelques semaines Bruno Simon, le directeur de projet e-véhicule de Renault. Un dossier a fini par s’imposer : Renault-Nissan a rejoint le tandem créé il y a un an et demi par Ford et PSA Peugeot-Citroën. L’accord, annoncé le 17 mars en marge du Salon de l’automobile de Genève, repose sur la création d’un joint-venture européen, à part égale entre les constructeurs.
Rattraper BMW et Mercedes
Si le nom de baptême et l’implantation du siège de la nouvelle structure restent à définir, un cahier des charges commun a été bâti : il s’agit de mutualiser les coûts de développement et de mise en ?”uvre d’une infrastructure européenne de télématique automobile.“La télématique permettra d’enrichir les prestations qui existent déjà dans la voiture, telle que la radio ou l’aide à la navigation, par des informations venant de l’extérieur de l’automobile”, explique Bruno Simon. Dans sa version la plus aboutie, il s’agira de connecter aussi bien le véhicule que ses passagers, et de répondre à des requêtes très précises.En Europe, BMW ou Mercedes restent les plus en pointe sur ce créneau, mais la cohérence du nouvel attelage tient au fait qu’il s’agit de constructeurs généralistes, qui ont l’ambition de faire exister la télématique pour les moyennes et grandes séries.
Politique de partenariats
Au-delà de leur vision commune, les trois constructeurs se sont mis d’accord sur le calendrier et les budgets à allouer pour le tenir, même si aucun ne veut lever le voile à la place de la nouvelle entité. En fait, ce type de partenariat BtoB est courant dans l’industrie automobile. Ford et PSA, par exemple, travaillent déjà ensemble au développement d’un nouveau moteur Diesel. Cette communauté d’intentions est précisément ce qui avait manqué à Egery, l’éphémère joint-venture formé entre PSA et Vivendi-Universal, à l’été 2000, sur ces mêmes sujets télématiques.En juin 2001, PSA avait finalement décidé de reprendre les parts de son partenaire. “Nous avions fait l’impasse sur une définition claire de ce que nous voulions faire ensemble. Il est vite apparu que nous n’avions pas assez d’objectifs communs, admet Daniel Marteau, le directeur des relations constructeurs et coopérations de PSA. Mais ce partenariat n’aura pas été vain puisque, d’ici quelques semaines, Peugeot et Citroën vont faire des offres commerciales qui découlent directement du travail effectué par Egery.”En revanche, pour l’arrivée sur le marché des premiers services développés à trois, il faudra sans doute attendre 2004.
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