Depuis son arrivée à la direction opérationnelle de l’entreprise, le 30 octobre 2001, William Clay Ford Junior tente de réduire ses pertes. Ainsi, c’est en invoquant les “meilleurs intérêts de ses actionnaires” que Ford a confirmé lundi 3 juin la dissolution de Wingcast, l’opérateur de services télématiques contrôlé à 85 % par le constructeur. La mèche a été vendue par le “telco” mobile américain Qualcomm, qui contrôlait le reste du capital. En annonçant une provision de 11 millions de dollars (11,7 millions d’euros), ce dernier solde une aventure qui lui aura coûté au total 26,5 millions d’euros. La contribution de Ford est, quant à elle, estimée à plus de 100 millions.Le tandem avait été formé en octobre 2000 et prévoyait le lancement des premiers véhicules dotés de services télématiques opérés par Wingcast pour la fin 2002 aux États-Unis.D’une façon générale, la télématique automobile vise à connecter le conducteur et son véhicule avec l’extérieur, qu’il s’agisse de communication vocale ou de transfert de données. Les services associés vont de la téléphonie embarquée à des services d’appels d’urgence ou de téléguidage, via un centre d’appel.
General Motors en avance
Selon le calendrier initial, Wingcast devait équiper un million de véhicules d’ici à la fin 2002, afin de marcher sur les pas d’Onstar, le service proposé par General Motors depuis 1998, qui revendique plus de 2 millions de véhicules équipés. Les ambitions de Wingcast avaient, depuis, été revues à la baisse, mais la cessation des activités a surpris : le 15 mai, un accord avec Hewlett-Packard était rendu public. Il permettait d’offrir des fonctionnalités de diagnostic à distance. Ford affirme pourtant ne pas fermer totalement la parenthèse télématique. Par la voix de Douglas Van Dagens, le directeur de la division mobilité sans fil, le constructeur a précisé que la fourniture de services télématiques reste au programme, même si l’opportunité d’opérer directement le service est écartée.En Europe, la situation est différente. “Wingcast Europe était une structure Ford à 100 %, même si elle travaillait en partenariat avec Vodafone, confirme un porte-parole du groupe. Le calendrier de lancement des premiers services en Angleterre et en Allemagne, prévu début 2003, devrait toutefois être repoussé à 2004. Au-delà, le programme sera fondu dans le cadre du joint-venture formé en avril avec Renault et PSA.”La nouvelle société, dont les statuts ont été déposés le 4 mai en Belgique, s’appellera Signant et sera basée à Bruxelles. La mise de fonds initiale, répartie entre les trois constructeurs, s’élève à un million d’euros. En attendant 2004, et les premiers résultats de cette alliance, chacun travaille à ses propres développements. Ainsi, d’ici à la fin de l’année, PSA devrait lancer une nouvelle offre télématique en option sur une Peugeot et sur une Citroën.
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