En marqua nt lors du match opposant le PSG à l’OL, Angel Di Maria a inauguré la technologie Intel True View en France. Lancée en Espagne (7 stades) et au Royaume-Uni (3 stades) il y a quelques années, ce système permet de recréer une action en 3D, façon jeu vidéo. Pour réussir une telle prouesse, les ingénieurs de l’entreprise n’utilisent pas moins de 38 caméras 5K.
Paris, Lyon et Marseille
En France, c’est à Paris que l’on trouve le premier stade compatible avec la technologie True View. Après de longs mois de travail, la LFP (la Ligue de Football Professionnel) a réussi à convaincre Intel de choisir la France plutôt que l’Allemagne ou l’Italie pour déployer sa technologie 3D. Son objectif est assez simple, elle souhaite « donner aux spectateurs l’impression d’être sur le terrain ». En plus d’améliorer l’expérience de retransmission, ce système devrait permettre aux droits de la Ligue 1 à l’étranger de prendre de la valeur. Eh oui, le foot, c’est souvent une question d’argent.
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Ce #PSGOL est l'occasion de découvrir la technologie "True View" avec @IntelFrance et de vivre une expérience immersive inédite !
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— Ligue 1 Uber Eats (@Ligue1UberEats) February 11, 2020
Aujourd’hui, seul le Parc des Princes, le stade du Paris Saint-Germain, est équipé du matériel nécessaire au bon fonctionnement de True View. La LFP nous a cependant indiqué qu’elle espérait que le stade Vélodrome de Marseille et le Groupama Stadium de Lyon soient compatibles d’ici le début de la prochaine saison, le 7 août.
À l’heure actuelle, seuls les matchs de Ligue 1 proposent des actions en 360 degrés. La LFP, qui a payé les coûts d’installation, se dit cependant ouverte au fait de proposer la technologie aux autres compétitions. Il reste cependant peu probable que les quelques matchs restants de Ligue des Champions et de Coupe de France cette saison réussissent à en bénéficier à temps.
38 caméras, 40 serveurs, plusieurs minutes de rendu
Techniquement, le système True View n’est pas facile à mettre en place. Chaque stade qui en est équipé nécessite plusieurs semaines de travaux pour être au point.
Ce sont en effet 38 caméras 5K qui doivent être réparties à différents points du stade afin de permettre une modélisation 3D de l’ensemble des actions sur le terrain. Les angles doivent être parfaits, au risque de voir la qualité des images recrées particulièrement dégradée. Les caméras sont d’ailleurs immobiles et ne peuvent pas être pilotées à distance.
200 To de données par match !
Chaque seconde, plus de 40 Go de données transitent par fibre optique vers des serveurs situées dans une salle climatisée dans le stade. Ils sont au total 40, soit un par caméra, plus deux, dédiés à la création des rendus 3D. Il faut à chaque fois attendre entre 2 et 3 minutes entre une action et la création d’un rendu 360° diffusable à la télévision, ce qui empêche la technologie True View de servir à l’analyse d’une faute. Impossible également de l’utiliser immédiatement après un but, il faut attendre un temps mort ou la mi-temps pour que le réalisateur du match puisse diffuser le but en 3D. Précision importante, ce sont à chaque fois des êtres humains qui pilotent l’animation et fabriquent la vidéo destinée à la télévision. Aucun algorithme ne sait, à l’heure actuelle, construire une action de lui-même.
Si les caméras d’Intel tournent en 5K, les serveurs ne sont pas suffisamment puissants pour créer un rendu 4K. La technologie Intel True View ne crée que des images Full HD, ce qui correspond tout de même à 200 To de données par match (hors éventuelles prolongations) !
Parmi les scènes qu’il est possible de recréer en 360 degrés, on trouve la rediffusion d’un but en tournant autour d’un joueur (la caméra s’arrête au moment où le tir va avoir lieu et tourne d’un coup autour de lui) ou le suivi d’un footballeur. Lors d’une course, d’un tir ou d’un arrêt pour un gardien, le téléspectateur voit exactement ce que voit l’athlète, comme s’il était à sa place.
Quel futur pour True View ?
Si vous êtes un amateur de football, il est probable que la technologie d’Intel vous laisse sur votre faim. Le temps d’attente entre le but et sa recréation 3D est en effet beaucoup trop long, ce qui réduit l’intérêt de cette technologie. Dans le foot, il s’en passe des choses en 3 minutes…
Les équipes en charge de True View sont basées à Tel Aviv, en Israël. Lors de son inauguration au Parc des Princes, un des ingénieurs d’Intel nous a indiqué concevoir actuellement la future génération de son « système de capture volumétrique ». D’ici quelques années, les serveurs de True View seront hébergés dans le Cloud. Cela réduira le temps de création d’une action 360 de 2-3 minutes à quelques secondes afin de pouvoir la diffuser immédiatement à la télévision. Autre utilisation imaginable de ce système : les téléspectateurs pourraient créer leur propre action 360 depuis une application. L’arrivée de la 5G devrait contribuer à ces améliorations.
Nous avons également interrogé Intel sur la limitation Full HD de True View. L’entreprise nous a indiqué qu’avec des caméras 5K, il lui était impossible aujourd’hui de capturer le nombre de pixels nécessaires à la création d’un replay 3D en 4K. Il faudra upgrader les caméras des stades à une définition supérieure à du 8K pour créer des vidéos 4K. Dans les faits, tous les stades sont compatibles, mais il faudra investir.
Pour découvrir la technologie True View, il vous suffit donc de regarder un match du PSG à domicile en Ligue 1. Nul doute que, d’ici quelques années, les replay 360 à base de modélisation 3D seront dans tous les stades majeurs.
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