Alors que les acteurs de la high tech outre-Atlantique continue de se défendre de collaborer au programme PRISM, les instances et capitales européennes se sont succédées ces derniers jours pour exprimer leurs inquiétudes, demander des explications ou prendre position.
Ses données proches de soi
Hier, mari 11 juin 2013, Fleur Pellerin, la ministre de l’Economie numérique, a déclaré que l’existence avérée d’un programme secret américain de surveillance électronique rendrait « pertinent » de localiser les data center sur le territoire national pour protéger les informations les plus sensibles.
« L’affaire Prism, si elle est avérée, rend pertinent de localiser les data center et des serveurs sur le territoire national afin de mieux garantir la sécurité des données », a déclaré la ministre lors d’un débat sur la protection des données personnelles à l’Assemblée nationale. « La nécessité d’avoir un cloud souverain se pose avec beaucoup d’acuité », comme un « moyen pour des entreprises qui détiennent des informations stratégiques de protéger leurs données », a-t-elle souligné, relançant ainsi par la bande la question de la souveraineté nationale dans le débat de la cybersécurité et de la cyberprotection des données stratégiques.
Le besoin d’infrastructures européennes
Pour Fleur Pellerin, « nous prenons, peut-être un peu tard, conscience de la nécessité qu’il y aurait eu d’être moins dépendant des infrastructures, des plateformes ou des points d’accès à internet autres qu’européens ». La ministre a ainsi rappelé que « dans le cadre de la modernisation des administrations publiques, Jerôme Filippini qui est rattaché au premier ministre, est extrêmement sensible à ces questions et promeut la mutualisation des infrastructures en particulier des administrations pour que nous ayons un cloud public privé et souverain ».
En attente d’explication
Des informations diffusées la semaine dernière par le Washington Post et The Guardian ont révélé l’existence du programme Prism, qui permettrait aux services de renseignement américains de surveiller les données circulant sur les serveurs des grands groupes informatiques comme Google et Facebook.
La ministre, qui considère que cette affaire est « très préoccupante pour les citoyens et les entreprises », indique cependant que « pour le moment, le gouvernement américain a assuré qu’il donnerait toutes les données nécessaires aux autres gouvernements pour prouver la légalité de son dispositif ». « Quand les explications seront fournies par l’administration américaine, il y a aura des discussions multilatérales à avoir avec le gouvernement américain », a-t-elle ajouté.
Echapper au Patriot Act
Les groupes SFR et Bull (Numergy), puis Orange et Thales (Cloudwatt), ont chacun lancé fin 2012 de grands projets concurrents pour proposer aux entreprises et aux administrations françaises des solutions de « cloud computing » assurant le stockage sur le territoire national les données sensibles et qu’elles ne soient pas soumises au Patriot Act américain.
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