Fleur Pellerin connaît bien le secteur numérique et c’est une bonne nouvelle, puisqu’elle remplace désormais Aurélie Filippetti à la tête du ministère de la Culture… récupérant notamment l’épineux et complexe dossier de la loi Création numérique.
La nouvelle ministre de la Culture et de la Communication était responsable de l’Economie numérique dans l’équipe de François Hollande en pleine campagne présidentielle. Puis, dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault, elle en était devenue la ministre déléguée. Son principal fait d’armes à ce poste a été de mettre en place la French Tech. Finalement, en avril dernier, Fleur Pellerin avait quitté le Numérique pour endosser la fonction de secrétaire d’Etat au commerce Extérieur et au Tourisme, laissant Axelle Lemaire s’occuper du sujet sous la coupe d’Arnaud Montebourg.
La nomination, ce soir, de Fleur Pellerin à la Culture dans le gouvernement Valls II signe aussi son retour aux affaires numériques. Fleur Pellerin devra, en effet, reprendre la loi Création dont le projet n’a toujours pas été présenté par son prédécesseur. C’est ce qui fait dire à nombres d’observateurs qu’en deux ans le bilan d’Aurélie Filippetti aura été bien maigre.
L’ex-ministre a cependant réussi à faire valoir l’exception culturelle française en Europe, en obligeant les fournisseurs d’accès à l’Internet à financer l’audiovisuel. Elle a également mis fin à la menace de coupure Internet en cas de piratage d’oeuvres culturelles… une menace qui n’avait jamais été appliquée par l’Hadopi.
Avec Hadopi, Filippetti est tombée sur un os
Concernant tout particulièrement le dossier Hadopi, Aurélie Filippetti s’était donné pour mission d’éliminer cette autorité en charge de la lutte contre le piratage. S’appuyant sur le rapport de Pierre Lescure, elle comptait confier ses missions au CSA. Sur ce sujet, l’ex-ministre a fait choix blanc. L’Hadopi existe toujours, et devrait poursuivre sa mission pendant encore quelques années.
Enfin, l’arrivée imminente de Netflix en France reste un autre raté d’Aurélie Filippetti. Après avoir tenté, sans succès, de contraindre l’américain à installer son siège social en France pour qu’il y paye ses impôts, elle a essayé de modifier la chronologie des médias pour que les films soient plus rapidement accessibles en VOD après leur sortie en salle. Elle s’est, là encore, inspirée des propositions de Pierre Lescure en tentant de réduire ce délai de trois ans à un an et demi. Mais, dans les faits, rien ne s’est passé. Cette “chronologie” n’a changé.
Ainsi, pour Fleur Pellerin, qui n’a pas encore modifié son profil Twitter pour annoncer son arrivée à la Culture, tout reste à faire sur ces sujets.
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