Le pire, évidemment, est d’ignorer que First Tuesday est devenu LE rendez-vous incontournable de la Net-génération. Dommage ! Vous venez de dégringoler dans la catégorie des ” e-ringards ” aux yeux de votre interlocuteur.Avec condescendance, ce dernier vous expliquera alors que First Tuesday se déroule chaque premier mardi du mois ?” d’où son nom ?” dans toutes les grandes villes européennes, et qu’il est le point de rencontre “in-con-tour-na-ble” entre start-up et capital-risqueurs.Oui, vous connaissez First Tuesday et vous avez déjà participé à l’une de ses éditions parisiennes ? Vous racontez alors votre slalom au milieu de plusieurs milliers de personnes, cartes de visite à la main, enivré par les sagas de ces entreprenautes devenus milliardaires en quelques semaines. Ne croyez pas toutefois vous en tirer si facilement. Car il faut maintenant prouver que vous n’êtes pas un converti de la dernière heure, un vulgaire ” friconaute “…Tel un ancien combattant, présentez alors vos états de service. Inutile de donner des dates, les lieux parleront d’eux-mêmes : Galerie de l’évolution (en mai), CNIT de la Défense (en avril) ou musée des Arts forains (en mars). Glissez un Bourse du Commerce (en février) ou un bar Blackbear’s (en décembre), vous gagnerez encore en prestige.Mais vous provoquerez l’admiration avec l’évocation du cinéma l’Entrepôt, dans le XIVe arrondissement, où se sont déroulées les trois premières éditions du First Tuesday (de septembre à novembre 1999). En ce temps-là, affirmerez-vous avec nostalgie, les dot-com ne faisaient pas encore la une des journaux télévisés et seulement 200 à 300 personnes se pressaient dans ce lieu entré dans la légende.Vous n’étiez pas de ceux-là ? Jouez alors vos jokers. Si vous venez de passer les neuf derniers mois enfermé à boucler votre business plan, à développer votre site portail et à ficeler votre dossier d’introduction en Bourse, vous serez pardonné.Vous pouvez également appartenir à un autre cercle de networking?” ou de réseautage, comme disent les Québecois. Ils se sont multipliés ces derniers temps et promettent tous à leurs participants des contacts de qualité et triés sur le volet. C’est le cas de Go BitWin, une réunion mensuelle active depuis plusieurs mois et qui accepte au maximum une centaine de personnes, de l’IE Club, qui a choisi un rythme bimensuel, ou encore du club Up-desk, qui vient tout juste de démarrer. Autre hypothèse : vous fréquentez les déclinaisons thématiques (wireless, etc.) ou régionales de First Tuesday (à Marseille, ou à Lyon, notamment) afin de fuir l’anonymat des célébrations parisiennes.En tout cas, vous avez compris que, même chez les branchés de la Net-économie, Internet ne remplacera jamais le contact humain direct pour faire des affaires… ou boire un verre. Vous pourrez toujours répondre cela, la prochaine fois que lon vous demandera ce que vous faites le premier mardi du mois.Chronique parue le vendredi 19 mai.
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