Au milieu des stands de gadgets électroniques trône un panda roux, mascotte de la fondation qui développe le célèbre navigateur Firefox. Si Mozilla ne conçoit pas d’objets, elle est en revanche responsable du développement de Firefox OS, un système d’exploitation qui a déjà été implémenté dans deux téléphones mobiles d’entrée de gamme lancés l’été dernier. « Ces appareils étaient un premier pas, mais l’adoption de notre système s’accélère », nous explique Andreas Gal, Vice President de la division ingénierie mobile de Mozilla. « Après le soutien de ZTE et Alcatel, aujourd’hui s’ajoute LG ! », se félicite l’ingénieur allemand, ajoutant que ZTE prévoit déjà deux autres modèles cette année, dont un modèle doté d’un processeur double-cœur, qui devrait – on l’espère – offrir des performances plus dignes d’un terminal actuel que les premiers modèles lancés (qui étaient franchement lents).
Les tablettes et la télévision dans le collimateur
Cette dynamique positive dans le domaine des smartphones devrait, à terme, se prolonger dans celui des tablettes. Mais selon Andreas Gal, « l’horizon est plus lointain », les premiers modèles de développement à destination des développeurs ne devant arriver que dans le courant de l’année. La vraie surprise vient du monde de la télévision avec l’annonce de Panasonic du lancement prochain de téléviseurs fonctionnant sous Firefox OS. Les raisons invoquées de ce choix sont que les plateformes existantes sont verrouillées (Google, Apple) tandis que le système de la fondation Mozilla est la seule alternative ouverte qui permette aux industriels se développer leur propre « market » sans engraisser Google. Et cette volonté de limiter sa dépendance à Google est un but partagé par de nombreux industriels, tel LG qui s’apprête à lancer un téléviseur sous Web OS. Ce frémissement actuel des industriels en faveur de systèmes ouverts – ou contre Google, selon le point de vue – permet peut-être d’expliquer l’échec de la Google TV : ils avaient sans doute déjà un peu peur de Google, et ont sans doute traîné le pas.
La peur de Google comme opportunité
Si Firefox OS répond aux craintes de l’industrie, elle tente aussi de répondre à celles des utilisateurs éclairés. « A l’heure actuelle, les fonctionnalités de refus de tracking ne sont pas à 100 % fiables : on ne sait pas ce se passe dans le cœur des systèmes fermés », détaille Andreas, en dévoilant une fonction du système sur l’écran de son téléphone. « Dans Firefox OS, les fonctions qui bloquent les mouchards sont intégrées en dur dans le système. C’est la seule solution pour garantir la vie privée des utilisateurs », ajoute-t-il.
HTML5 : une fin en soi
Quand on asticote Andreas sur les volontés de part de marché que Mozilla se fixe dans la téléphonie, la réponse est sans ambages : « nous sommes une fondation, nous ne cherchons pas le profit et les parts de marchés ne nous intéressent pas. Bien sûr, nous serions fiers que le système perce un peu, mais là n’est pas notre but final. Notre premier but est de promouvoir le HTML 5 et les standards ouverts sur le net. Si Firefox OS arrive à montrer la voie et que tout le monde copie ses vertus, alors nous aurons gagné ».
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