Le dernier volet de la fusion HP-Compaq a débuté hier, devant un tribunal du Delaware, aux Etats-Unis. Suite à une plainte de l’héritier Walter Hewlett, visant à invalider le vote des actionnaires de HP, Carly Fiorina a témoigné pour tenter de sauver la plus grosse fusion de la jeune histoire de l’informatique.Walter Hewlett, le plaignant, accuse HP d’avoir fait pression sur la Deutsche Bank ?” initialement opposée à la fusion ?” pour que cette dernière change son vote. De plus, Waletr Hewlett accuse Carly Fiorina et Michael Capellas d’avoir trompé les actionnaires en leur faisant miroiter des économies de coûts irréalistes en cas de fusion.
Des prévisions irréalistes
La première journée du procès a débuté sur la seconde accusation. Stephen Neal, l’avocat de Walter Hewlett, a questionné Carly Fiorina sur le sens de plusieurs courriers électroniques et messages vocaux suggérant la mauvaise foi de HP concernant la présentation aux actionnaires des avantages financiers de la fusion avec Compaq.Pour mémoire, HP a annoncé que cette fusion lui permettrait d’économiser 2,5 milliards de dollars et d’enregistrer des marges brutes comprises entre 8 et 10 %.Faisant référence à des calculs financiers au sujet de la fusion, une employée de HP travaillant au service financier de la société écrit ainsi dans un mail : ” Ce document est un effrayant bilan… Je vois peu d’opportunité financière [à cette fusion, NDLR] et je ne suis pas la seule. J’espère sincèrement que nous allons commencer à reconnaître la réalité bientôt “.Dans une autre note écrite par Michael Capellas, dans un journal personnel, le PDG de Compaq estime que “
vu notre route et notre vitesse, nous échouerons”, peu après un paragraphe évoquant la fusion de HP et de Compaq.La société Compaq a publié un communiqué expliquant que ce commentaire était cité hors contexte et que la remarque de Michael Capellas faisait référence à l’un des points soulevés lors d’une réunion, mais pas à la fusion en général. Ni les plaignants, ni la défense n’ont prévu d’appeler le PDG de Compaq à témoigner sur ce sujet.
Carly Fiorina surenchérit
Pour sa part, Carly Fiorina a estimé que, outre le fait de citer des mémos de HP hors de tout contexte, Stephen Neal négligeait délibérément d’autres rapports internes montrant que le processus de fusion allait bon train. La PDG a même ajouté que les bénéfices de la fusion étaient sous-estimés et qu’elle serait très déçue si la future société ne dépassait pas ces prévisions, selon l’agence de presse AP.Concernant les accusations de pression exercées sur la Deutsche Bank et d’autres gros actionnaires, Carly Fiorina a également démenti. Un message vocal de la PDG de HP évoquait la prise de mesures extraordinaires pour convaincre la Deutsche Bank et Northern Trust de voter en faveur de la fusion. Elle a expliqué qu’elle faisait alors référence à l’envoi de personnels dirigeants de HP auprès de ces investisseurs pour tenter de mieux les convaincre, toujours selon AP.Outre un emprunt de 4 milliards de dollars obtenu par la Deutsche Bank pour HP, juste quelques jours avant le vote des actionnaires, la banque aurait fourni à HP des prestations de conseil autour de la fusion.La PDG a précisé que les licenciements consécutifs à la fusion devraient concerner environ 13 000 employés au lieu des 15 000 évoqués précédemment par la société. Selon Walter Hewlett, HP aurait estimé à 24 000 le nombre demployés à licencier.
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