Une vraie girouette : après avoir annoncé une exception pour le secteur de la tech américaine deux jours plus tôt, Donald Trump a finalement déclaré, dimanche 13 avril, que des droits de douane sur les semi-conducteurs importés aux États-Unis seraient bien annoncés prochainement. Traduction : les smartphones et tous les autres produits électroniques grand public, importés aux États-Unis depuis la Chine, seront bien soumis à des droits de douane, rapporte le Financial Times, dimanche 13 avril.
« Personne n’est “tiré d’affaire” pour les balances commerciales injustes et les barrières tarifaires non monétaires que d’autres pays ont utilisées contre nous, et surtout pas la Chine qui, de loin, nous traite le plus mal ! », a déclaré le président à bord d’Air Force One, alors qu’il rentrait à Washington depuis sa propriété de West Palm Beach.
Le soulagement de la tech américaine aura donc été de courte durée
Cette déclaration du locataire de la Maison Blanche contredit directement la décision de l’administration américaine d’exempter tout le secteur des nouvelles technologies des droits de douane, annoncée deux jours plus tôt. Vendredi 11 avril, on apprenait que les téléphones, les équipements de fabrication de puces et certains ordinateurs, dont une bonne partie est fabriquée en Chine, échappaient aux droits de douane « réciproques » de Donald Trump.
A lire aussi : Nouveau retournement surprise de Donald Trump : finalement, pas de droits de douane sur les smartphones et les ordinateurs
La décision avait été accueillie avec un soupir de soulagement par les grandes entreprises du numérique américaines comme Apple, Nvidia et Microsoft. Le soulagement aura donc été de courte durée. Car dimanche, le président est revenu sur cette exemption, en avertissant que ces produits seraient réexaminés dans le cadre d’une enquête gouvernementale sur les semi-conducteurs. Ce secteur est soumis à d’autres droits de douane.
A lire aussi : Semi-conducteurs : Donald Trump sur le point de faire exploser les prix
Oui, les iPhones d’Apple seront bien taxés
« Ce que (Donald Trump) fait, c’est qu’il dit qu’ils (les appareils électroniques, les smartphones, NDLR) sont exemptés des droits de douane réciproques », a déclaré le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnic. « Mais ils sont inclus dans les droits de douane sur les semi-conducteurs, qui seront appliqués dans un mois ou deux », a-t-il ajouté.
A lire aussi : Donald Trump veut mettre fin au « Chips Act », le plan massif de subventions des semi-conducteurs
Surpris par ce revirement, les journalistes ont demandé de confirmer que les droits de douane sur les iPhones d’Apple pourraient donc bien « revenir dans un mois ou deux ». Réponse du responsable politique américain : « C’est exact. C’est exact. Nous avons besoin que nos médicaments, nos semi-conducteurs et nos produits électroniques soient fabriqués en Amérique ».
Un peu plus tard dans la journée de dimanche, Donald Trump est revenu sur ce point, cette fois sur les réseaux sociaux. Il a précisé que Washington allait « s’intéresser aux semi-conducteurs et à TOUTE la chaîne d’approvisionnement en produits électroniques dans le cadre des prochaines enquêtes sur les tarifs douaniers de la sécurité nationale ». Seul espoir pour ces entreprises : Donald Trump a ajouté « qu’il y aurait une certaine flexibilité pour certaines entreprises du secteur », relate Reuters.
Pour le secteur économique, les montagnes russes
La semaine dernière, Donald Trump a annoncé des droits de douane additionnels de 145 % qui s’appliqueraient désormais aux produits chinois importés aux États-Unis. Les taxes imposées à Pékin comprennent un droit de douane « réciproque » de 125 %, et un droit de douane distinct de 20 % sur toutes les importations.
La Chine n’est pas le seul pays à avoir été l’objet de nouveaux droits de douane. Une grande partie du reste du monde a été taxée de droits de douane salés, des surtaxes qui ont finalement été suspendues, abaissées ou supprimées – pour l’Europe, ces droits de douane sont pour l’instant suspendus pour 90 jours.
A lire aussi : Après le gel des droits de douane, Bruxelles compte bien maintenir la pression sur Donald Trump
Pour le secteur économique, ces montagnes russes « créent une incertitude et un chaos massifs pour les entreprises qui tentent de planifier leur chaîne d’approvisionnement, leurs stocks et leur demande », a déclaré Daniel Ives, responsable mondial de la recherche technologique chez Wedbush Securities, interrogé par le Financial Times.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.