Hier coqueluches des financiers, les agences web inspirent aujourd’hui la méfiance. La vague qui a démarré aux Etats-Unis avant l’été s’est propagée en Europe. Fi System en subit les premiers effets et a dû annuler son offre publique d’échange de 187 millions d’euros sur la société Resco, lancée le 11 septembre dernier. En effet, le conseil d’administration de l’intégrateur suédois a indiqué qu’il ne voulait plus recommander à ses actionnaires d’apporter leurs titres à cette offre. De son côté, Fi System assure avoir pris la décision du retrait d’un commun accord avec Resco.La volatilité de la Bourse est la principale raison de ce revirement, le titre de Fi System ayant plongé de 56 euros (jour de l’annonce de la fusion) à 22 euros actuellement (28 octobre). La transaction est devenue trop lourde pour le Français, qui souhaitait rafler 90 % des titres du Suédois. Néanmoins, les dirigeants de Fi System souhaitent poursuivre la collaboration, étant “convaincus des avantages stratégiques ” du rapprochement. Pourtant, ce rachat est sujet à controverse. L’argument du besoin d’atteindre la taille critique n’a pas séduit les investisseurs et, surtout, les résultats affichés par les deux acteurs ont entraîné leur désaffection. Resco a annoncé un résultat d’exploitation négatif à 2,7 millions d’euros au cours de son dernier exercice. Quant à Fi System, il présente une perte d’exploitation de 2,5 millions d’euros au premier semestre.S’ajoute à cela une conjoncture plutôt morose pour les agences web. Depuis quelques mois, on assiste aux Etats-Unis à un ralentissement des investissements chez les ” .com “, ainsi que des projets de commerce électronique chez les grandes entreprises. Ce vent de panique atteint l’Europe.Pour Fi System, la décision de renoncer à cette acquisition marque le coup d’arrêt de ses ambitions. Ce rachat lui aurait permis de doubler sa taille. Le Français devra revoir ses objectifs à la baisse, se tourner vers des sociétés plus petites et des marchés plus accessibles…
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