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Fi System en redressement judiciaire

La SSII a été déclarée en cessation de paiement le 23 avril par le tribunal de commerce de Paris. L’ex-valeur symbole du Nouveau Marché paie la note des années Internet.

Depuis le 28 avril, Fi System est entrée pour six mois dans une période d’observation. A cette date, la SSII a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. La société avait entamé, à l’automne dernier, un
plan de restructuration qu’elle n’a pas pu mener à bien.En début d’année, Fi System avait tenté de racheter sa filiale Access2Net, par augmentation de capital. L’échec de cette opération, destinée pour partie à soulager sa trésorerie, aura accéléré le fil des événements.Fi System était pourtant parvenue à réduire de moitié ses pertes d’exploitation au second semestre 2002. Elle s’était désengagée des marchés britanniques et italiens, seule sa filiale du Benelux semblant tirer son épingle du jeu, grâce
à un contrat de 5 ans d’un montant de 20 millions d’euros conclu avec la Communauté européenne. Mais cela n’aura pas suffi.Comment en est-on arrivé là ? Fondée en 1992, la SSII est passée, à la faveur des années Internet, du statut de SSII ‘ classique ‘ à celui de valeur phare du Nouveau Marché. Scénario classique de yo-yo
boursier, le titre introduit à 3,12 euros en 1998 ira jusqu’à coter 179 euros, pour ensuite replonger définitivement dans les abîmes.‘ Entre 1998 et 2000, nous avions une croissance organique de 30 à 50 % par an. De février à juin 2000, ce sont des contrats de 3 à 4 millions qui tombaient tout de suite ‘, explique
Denis Laffont, directeur du développement de Fi System.Mais la machine s’est emballée. Comme d’autres acteurs du marché, Fi System a misé sur la croissance externe. Cependant, ‘ ce développement à l’international s’est fait sans taille critique, ponctue un
analyste financier, autant de rachats d’entités à des prix astronomiques et pas de réels réseaux européens. Aujourd’hui Fi System est redevenue une SSII comme une autre. Or, dans un marché difficile, ce sont les petits acteurs qui se font
sortir des grands comptes. ‘
Pour Denis Laffont, ‘ En fait cela a trop marché. Aujourd’hui, il y a un effet “tenaille”, avec des salaires qui correspondent à la demande des clients telle qu’elle était dans les années 2000, mais
qui n’ont qu’un lointain rapport avec la réalité du marché actuel. ‘

Les déconvenues des années Internet

D’autres, à l’instar du délégué syndical Marc Peppoloni, préfèrent souligner les incohérences de l’organisation : ‘ Que dire d’une société qui a vu défiler en 2001 cinq DRH consécutifs ? Cette même
année, le turn-over était de 56 % ‘,
ajoute-t-il. Au-delà des départs, un premier plan social a touché la société au printemps dernier et visé plus d’une centaine de postes.Alors, quel avenir pour Fi System ? La société compte encore entre 280 et 350 personnes, une partie étant en intercontrat. ‘ Il va nous falloir gérer la masse salariale, explique Denis
Laffont. Il faudra soit demander aux salariés de faire des efforts soit laisser le temps faire son ouvrage. ‘En clair, la direction ne fera pas obstacle aux départs volontaires. Et le marché est tellement sinistré qu’il y a fort à parier que les nouveaux embauchés auront des prétentions salariales moins importantes que leurs aînés. Fi System,
ou lhistoire de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le b?”uf…

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Philippe Crouzillacq