Les professionnels du septième art n’en rêvaient peut-être pas, mais Halfdan Hussey l’a fait. Il a transformé le peer-to-peer en instrument de diffusion légale de films sur Internet. Cette année, le co-fondateur du
Cinequest Film Festival, dont la quinzième édition se tient jusqu’au 13 mars à San José (Californie), a décidé d’élargir l’audience de sa manifestation dédiée aux productions alternatives. Il propose aux internautes de télécharger gratuitement une
sélection des films présentés parallèlement dans les salles, sur lesquels ils pourront émettre un vote.Le système repose sur Kontiki, un système de partage de fichiers concurrent de BitTorrent qui permet de télécharger du contenu à partir de plusieurs serveurs en même temps. Techniquement, les fichiers des films sont divisés en petits
morceaux et répartis sur l’ensemble des serveurs. Et comme avec BitTorrent, plus le nombre d’internautes téléchargeant un film est important, plus la récupération des données est rapide. Le service est pour l’instant réservé aux seuls utilisateurs
de PC. Il sera ouvert au monde Mac dès l’an prochain.
Les films ne peuvent pas être copiés sur CD
Windows Media Media Player 9 est indispensable pour visualiser les films téléchargés. Kontiki utilise en effet le système de gestion des droits numériques de Microsoft pour empêcher toute dissémination incontrôlée des ?”uvres. Par
exemple, le film Surrendering in a Champion’s World téléchargé vendredi sur Cinequest ne pourra plus être vu après lundi, et ne pourra être copié ni sur un CD ni sur un lecteur portable.Selon le magazine Wired, pour cette première tentative les organisateurs espèrent franchir le seuil des 75 000 films téléchargés. En plus du visionnage de films sur PC, les responsables ont voulu ajouter
une part de mobilité. Un partenariat entre Cinequest, Kontiki et palmOne, permet ainsi aux spectateurs de regarder, en mode Wi-Fi sur leur Tungsten (l’un des assistants personnels vedette de la marque) certains films, des bandes-annonces et le
programme de la manifestation.Dans le même temps, 60 000 personnes devraient se presser dans les salles de San José pour découvrir les ?”uvres de l’édition 2005. Court, moyen ou long, tous les formats de films seront représentés.
‘ Je pense que dans les deux ans à venir, ce nouveau mode de diffusion de films sur Internet devrait commencer à générer des revenus pour les cinéastes indépendants et les distributeurs de ces films, loin du cadre et des
contraintes d’Hollywood ‘, explique, un brin optimiste, dans Wired, Halfdan Hussey.
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