8 mars 2006. Elle dépasse tout juste la vingtaine d’années et débute dans une entreprise high-tech. Ses vêtements ? Un costume, veste pantalon marine, un très léger décolleté égayé par un seul collier. C’est la seule
fantaisie qu’elle se permet. ‘ Je ne me sens pas vraiment moi-même vêtue ainsi, avoue cette jeune diplômée travaillant dans une société high-tech. Mais mon patron m’a laissé entendre qu’il me
fallait une tenue neutre. ‘Plus étonnant, une étudiante en sociologie ?” qui a participé à une enquête qualitative ‘ sur le jeu des codes en entreprise ‘ présentée lors du colloque organisé par le Cercle InterElles ce 8 mars ?”
adopte également ce jour-là une tenue sombre. La raison ? Mieux s’assimiler à l’assemblée des femmes travaillant dans des sociétés de haute technologie réunies à cette occasion.C’est dire à quel point le ‘ jeu des codes ‘ perdure, même en ce début de troisième millénaire ! Comme si le fait d’entrer dans une entreprise conduisait à laisser les éléments de sa personnalité, en
l’occurrence ceux de sa féminité, au vestiaire ou plus exactement dans l’armoire de son domicile.D’ailleurs les résultats de l’enquête menée par Dominique Desjeux, professeur d’anthropologie sociale à l’Université Paris V, laissaient bien percevoir ce dilemme : ‘ Si on veut agir
comme femme dans un milieu masculin, il faut être conformiste. ‘ Ce qui revient à discuter avec ses collègues de sujets rationnels, à éviter d’évoquer la sphère privée, à limiter l’expression de ses émotions !Cela signifierait-il qu’aujourd’hui encore, dans l’univers des entreprises technologiques, les femmes ne seraient que tolérées ? Jusqu’à cette anecdote significative : une jeune femme ingénieur
manager se rappelle qu’un visiteur a commencé par l’inviter à lui servir un café ?” ce qu’elle a fait ?” avant de lui demander où était le responsable qu’il devait rencontrer !Mais un jeu, même celui des codes, est d’abord un jeu. Le tout est de réussir à faire avancer ses pions au moment opportun. Le choix des entreprises, de plus en plus nombreuses à recourir à des femmes ingénieurs lors des
recrutements, en est un de taille.Il serait alors grand temps de mettre en pratique l’une des treize clefs d’or indiquées par le cercle InterElles : ‘ Postes importants tu prendras, charme et personnalité tu ne
perdras. ‘* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 27 mars
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