Créé en juin 1992, avant le Web lui-même, French Data Network est l’un des plus anciens fournisseurs d’accès à Internet. Pourtant, ce n’est que le 1er septembre dernier qu’il a ouvert ses premières lignes
ADSL, en dégroupage partiel, achetées à neuf-Cegetel. Les tarifs n’ont rien de fracassant : 31 euros pour 1 et 2 Mbit/s, 39 euros de 3 à 7 Mbit/s, 44 euros de 8 à 18 Mbit/s. Pour une ligne non dégroupée, les prix
vont de 25 euros (128 kbit/s) à 61 euros (7 Mbit/s).Mais FDN n’est pas un FAI comme les autres. Pas même une entreprise d’ailleurs : il s’agit d’une association. Pas de clients, mais des adhérents ; pas de salariés, mais des bénévoles. Au total, une cinquantaine de personnes,
dont dix en ADSL. Et tout le monde a son mot à dire. ‘ Notre fonctionnement ressemble beaucoup à celui du logiciel libre, explique Benjamin Bayart, président du bureau. Si un adhérent veut une
fonctionnalité et qu’il a les capacités de la développer, il peut le faire lui-même. ‘ Il n’est cependant pas nécessaire d’être ingénieur ou d’avoir quelque aptitude technique pour adhérer à FDN.Le bureau est composé d’informaticiens, mais pour le reste, l’association compte des néophytes, des retraités, une école maternelle même. Et ‘ des gens qui ont toujours du mal à comprendre
Internet ‘, assure Benjamin Bayart. Une condition, quand même : être motivés, ne pas ‘ juste être client ‘.
Mettre en commun des compétences
Dans cet esprit, FDN est l’un des fondateurs du groupement d’intérêt économique ‘ alternatif ‘ Gitoyen. Le but est de mettre en commun des compétences réseau, sans souci de rentabilité, pour un
‘ Internet non marchand ‘.FDN reste limité par son statut. La télévision sur ADSL, par exemple, est inenvisageable pour l’instant. ‘ Cela nous coûterait 1000 euros par mois en bande passante. Les gros FAI sont capables de diffuser de
la télévision, car ils peuvent mutualiser les coûts, en le faisant pour dix mille abonnés d’un coup. ‘Même chose pour le choix du dégroupage partiel, le dégroupage total n’étant ‘ pas financièrement intéressant. Dans un système marchand, ça se comprend d’accepter de perdre de l’argent pour gagner des parts de
marché. Pas dans un système associatif. ‘ Il y a quand même quelques pistes, sinon de développement, du moins de réflexion. La couverture des ‘ zones blanches ‘, ces régions où même l’opérateur
historique nest pas allé déployer de réseau ADSL. Ou la téléphonie, en utilisant des solutions techniques issues du logiciel libre.
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