On l’espérait il y a cinq ans déjà. Il devient désormais clair que la banalisation de la visioconférence attendra encore le déploiement à grande échelle des services Web, l’essor des Webcams, mais surtout la baisse des coûts des hauts débits, voire l’arrivée des mobiles de troisième génération. L’interaction vidéo avec un téléopérateur présent dans un centre d’appels ne semble donc pas pour demain. Ce que confirme José Carrid, responsable de l’activité des centres d’appels de France Télécom : “La vidéo commencera à apparaître en 2004, voire 2005.” Le GartnerGroup n’hésite d’ailleurs pas à placer la vidéo en tête des technologies difficiles à implémenter dans un centre de contacts.
Des résultats peu convaincants pour le particulier
Il faut reconnaître que l’usage de PC dotés de Webcam, le tout raccordé à Internet via des modems à 56 kbit/s donne de piètres résultats. L’image, minuscule, rend impossible le déchiffrage des réactions sur les visages. Dès lors, quand l’opérateur Telia ou le fournisseur d’accès Internet Freeserve s’attaquent à la vidéo sur Internet, c’est surtout pour mieux servir une communauté exigeante, restreinte à quelques centaines d’individus. Quant au reste des internautes, ils ne doivent pas se laisser abuser par l’abondance de logiciels sur PC. Il en existe des gratuits, tels Netmeeting, de Microsoft ; et Video Phone, d’Intel, mais aussi des payants, comme CUseeMe, de CUseeMe Networks (ex-White Pine Software) ; ou Internet Phone, de Vocaltec, pour des fonctions plus étoffées. Le partage de documents, ou d’un tableau blanc, et la conférence à plusieurs viennent alors compléter le chat, le Push de pages Web et la conavigation.Mais qu’on ne s’y trompe pas, ces logiciels sont stratégiques car ils seront le point de passage obligé de nombreuses applications de téléphonie sur IP. Ce qui explique les alliances stratégiques en cours. Ainsi, First Virtual Communications, intégrateur de réseaux multimédias sur ATM, va fusionner avec CUseeMe Networks.
Il faut aussi s’habituer à dialoguer devant son écran
Le projet de la nouvelle société est de bâtir des services audio et vidéo avec collaboration et partage de documents sur IP : “L’utilisateur n’a rien à installer sur son PC”, explique Frédérique Chauvel, responsable marketing de FVC. Un plug-in gratuit de consultation vidéo se télécharge automatiquement à partir d’une page Web. “Un opérateur ouvrira une fenêtre de navigation pour guider l’utilisateur”, complète-t-elle.FVC a l’intention de contrer à la fois les solutions bureautiques pour PC d’origine Microsoft, PictureTel ou Intel, celles des équipementiers télécoms, Alcatel ou Cisco, ainsi que les meubles multimédias Philips ou Sony. Il restera un dernier problème à résoudre : convaincre les utilisateurs de dialoguer en regardant leur interlocuteur via un écran interposé, tout en étant filmés.
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