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Faut-il se méfier des nouvelles applications Facebook ?

Le réseau social modifie ses options de partage. Il est désormais possible de publier automatiquement des mises à jour sur son profil sans cliquer sur le moindre bouton « j’aime ».

Notre mission est de rendre le monde plus ouvert et connecté. » Lors de la conférence f8, la semaine dernière, Mark Zuckerberg a rappelé la devise de Facebook avant de présenter une importante mise à jour de son protocole Open Graph, à l’œuvre notamment dans les boutons « j’aime ». Après Timeline, cette bêta est l’autre grande nouveauté du réseau social. Elle offre un nombre incroyable de nouvelles possibilités aux concepteurs d’applications Facebook.

Pour résumer, le nouvel Open Graph ne permet plus seulement d’« aimer » quelque chose. Les développeurs peuvent désormais choisir le verbe qui convient le mieux à une activité donnée. Spotify, partenaire de Facebook pour l’inauguration de cette fonction, indique par exemple que vous avez « écouté » un morceau. Le quotidien britannique The Guardian précise, lui, que vous avez « lu » tel article sur son site. On peut tout imaginer : une application de jogging informant vos amis que vous avez « couru » 25 kilomètres ou un site de VOD leur faisant savoir que vous avez « regardé » un film d’horreur mexicain…

Vos amis automatiquement informés de vos activités

Est-ce là une simple évolution sémantique de la fonction « j’aime » ? Non, car, avec ces nouvelles actions Open Graph associées à Timeline et au Ticker (« Télex » en français), on peut imaginer qu’une bonne partie de votre activité sur le Web apparaisse en temps réel sur votre profil Facebook. Le site s’en est en tout cas donné tous les moyens techniques, notamment par le biais de ce que Mark Zuckerberg a appelé le « partage sans friction ». Une jolie périphrase pour annoncer un important changement dans la façon dont on partage des choses avec ses amis.

En effet, avec la nouvelle version d’Open Graph, il n’y a plus besoin de cliquer sur un bouton « j’aime » ni de recommander une page pour la voir s’afficher sur votre profil : tout peut s’effectuer automatiquement si vous autorisez une seule fois l’application à le faire. C’est ainsi le cas avec Spotify : une fois la connexion à Facebook activée, vos amis voient en temps réel sur le Ticker tous les morceaux que vous écoutez.

Nous avons également fait l’essai avec d’autres sites partenaires du réseau pour ce lancement : c’est là même chose. L’application du Guardian enregistre et partage pour vous tous les articles que vous avez lus, de même que Yahoo! News. Ces articles apparaissent non seulement dans le Ticker, mais aussi dans une boîte Informations sur votre profil Timeline. Facebook enregistre ainsi en permanence toute votre activité et la transmet à vos amis.

« De la cyber-filature »

Ces fonctions de publication automatique ont fait beaucoup jaser sur le Web ce week-end. Mais c’est sans doute le vénérable blogueur Dave Winer qui a le mieux résumé l’affaire. Dans un billet intitulé « Facebook me fait peur », il associe cette nouvelle fonction de partage automatique au comportement d’un logiciel malveillant. « Cette fois ils font quelque chose d’effrayant, qui ressemble à un virus. Ce genre de comportement mérite un nom péjoratif, comme le phishing, le spam ou de la cyber-filature. »

D’autant que, précise le blogueur, on peut très bien retourner visiter un site en ayant oublié qu’on y a autorisé la publication automatique. Dave Winer propose une solution : surfer sur le Web en étant connecté à Facebook le moins possible, pour éviter les mauvaises surprises.

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Eric Le Bourlout