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Faites vite le ménage sur Internet !

Collecte de données personnelles, risque d’usurpation… Effacez certaines de vos traces sur le réseau et maîtrisez ce que vous voulez laisser transparaître de votre vie privée.

En 1948, George Orwell cauchemardait, dans 1984, un monde dominé par un Big Brother omniprésent. Pas sûr que le célèbre écrivain britannique ait prévu qu’en dehors d’un régime totalitaire, les citoyens puissent être ciblés, traqués, espionnés. Et pourtant notre quotidien numérique ressemble déjà à cela. En contrepartie de services gratuits, toujours plus efficaces et pratiques, nos faits et gestes numériques sont épiés, collectés, analysés, conservés pour finir resservis sous forme de publicité comportementale… Bienvenue dans le monde des moteurs de recherche intelligents et des réseaux sociaux. C’est un fait, nos activités sur le Web permettent de dresser de nous une carte d’identité de plus en plus fine. Il est aisé de déterminer notre sexe, notre catégorie socioprofessionnelle, nos hobbies, etc. Du pain béni pour les publicitaires !

Les services Web jouent les espions

Problème : aujourd’hui, les services Web les plus populaires sont également ceux qui vivent le plus du marché publicitaire : Google, Facebook, Yahoo! et Microsoft avec Bing. Or 97 % des revenus de Google proviennent de la publicité. C’est la raison pour laquelle ces services nous espionnent… Et cette collecte est la plupart du temps réalisée à notre insu. Qui se rend compte que l’utilisation du moteur de recherche de Google avec un identifiant permet à la société américaine d’enregistrer la quasi-totalité de votre historique de navigation ? En vous connectant sur Google Maps, par exemple, grâce à la géolocalisation du service Latitude, la carte est centrée sur votre position. En contrepartie, Big Google sait où vous vous trouvez…Il faut donc dans un premier temps savoir quelles sont les informations concernant notre vie privée que nous acceptons de fournir. Et comment refuser.

Choisir qui aura accès et combien de temps

Une fois la collecte effectuée, il faut aussi pouvoir sélectionner précisément les personnes à qui on donnera accès et le temps accordé. Un problème posé de façon emblématique par les réseaux sociaux, Facebook en tête. On y poste facilement des informations très personnelles : photos indiscrètes, commentaires rigolards que l’on regrette rapidement, etc. Mais il est beaucoup plus difficile de restreindre l’accès à ces informations. Par défaut, une simple recherche sur votre nom dans Google permettra d’afficher les noms de vos “ amis Facebook ”. Et pourquoi pas votre statut familial, vos opinions politiques, votre adresse, etc. ? Des informations que les applications publicitaires, vos futurs recruteurs, les sites Web sur lesquels vous aurez cliqué sur le bouton “ J’aime ” utiliseront avidement…Il est d’autant plus important d’apprendre à restreindre et à contrôler l’accès à vos données numériques que la durée de conservation de celles-ci semble presque infinie. Une photographie d’un ado en état d’ébriété lors d’une soirée trop arrosée a bien des chances de le suivre ad vitam aeternam. Même si l’Europe semble vouloir créer un “ droit à l’oubli numérique ”, les acteurs du domaine l’entendent bien autrement. Pour Richard Allan, directeur Europe de la politique publique de Facebook, ce que souhaitent les internautes, c’est au contraire “ que nous leur donnions une garantie de disponibilité de dix à quinze ans de manière à disposer d’une archive et voir comment les choses ont changé avec le temps ”. Sauf que cette archive n’est pas conservée dans une vieille malle dans un grenier, mais sur les serveurs d’une société californienne qui souhaite bien en tirer profit !

Peine d’emprisonnement pour les usurpateurs

Enfin, notre identité numérique étant de plus en plus fournie, ce sont également des risques accrus de vols de données bancaires par exemple, et d’usurpation. Signe des temps, la récente loi Loppsi 2 introduit d’ailleurs le nouveau délit d’usurpation d’identité sur Internet, passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.En résumé, votre identité numérique, vous l’aurez compris, c’est vous. Et vous devez la soigner et la protéger au mieux. Première étape ? Suivre rapidement les conseils que nous avons rassemblés pour vous dans ce dossier.

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Benjamin Gourdet et Stéphane Viossat