La nouvelle est bonne. Un terminal Android, aux ventes certes anecdotiques, passe enfin la barre des sept années de suivi logiciel comme c’est déjà le cas chez les iPhone d’Apple.
Ce terminal, c’est le Fairphone 2, second modèle de l’entreprise écoresponsable néerlandaise Fairphone. Lancé sous Android 5.1 en 2015, le terminal vient de recevoir sa dernière mise à jour majeure en passant sous Android 10.
Une performance quand on compare la différence de taille de cette toute petite entreprise aux mastodontes du marché tels que Samsung, Oppo, Xiaomi, etc.
Mais c’est surtout un tour de force technique – comme nous allons le voir – qui met en lumière un défaut majeur des acteurs de l’industrie : les constructeurs, mais surtout les fournisseurs de puces.
La puce, qui est au cœur du cœur du Fairphone 2, est un Snapdragon 801, de Qualcomm (MSM8974AB-AB). Annoncée en juin 2013, cette puce gravée en 28 nm a fait du chemin. Non seulement sur terre, puisqu’elle équipait la majorité des terminaux Android haut de gamme de l’époque, mais aussi sur Mars car c’est elle qui pilote le drone martien Ingenuity.
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Le Snapdragon 801 est intéressant dans l’histoire des SoC car c’est la dernière puce haut de gamme pour smartphone de Qualcomm basée sur des jeux d’instructions 32bits. Le Snapdragon 810 qui lui a succédé l’année d’après (2014) passant au jeu d’instruction ARM v8 en 64 bits. Toute l’industrie basculera rapidement sur des puces et des logiciels en 64 bits à partir de là.
Un support logiciel trop court
Ce quoi pointe ici le tour de force des équipes de Fairphone : si la première mise à jour fut sans doute aisée – passage à Android 6 en 2017 –, le passage à Android 7 en 2018 représente une autre paire de manche puisque le support logiciel de Qualcomm de trois ans sur les puces haut de gamme était arrêté. Il a donc fallu développer des drivers 32 bits pour les différents éléments de la plate-forme. Puis faire vivre et évoluer ces drivers pour permettre d’exécuter correctement – et en toute sécurité – Android 10 en ce début d’année 2022.
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Et oui vous avez bien lu : le support logiciel des Qualcomm et autre MediaTek ne dure, au mieux, que trois ans. Passé cette limite, les concepteurs des puces et les constructeurs de smartphones abandonnent généralement le suivi logiciel pour concentrer leurs forces sur le développement d’autre puce et d’autres terminaux.
Notez ici que certains acteurs, comme Samsung et (jadis) Huawei avec sa filiale HiSilicon, ont encore moins d’excuses que les autres puisqu’ils développent leurs propres puces. Et ont donc plus de latitude pour faire « vivre » leurs appareils plus longtemps.
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Le contrôle total de l’OS et de la puce ainsi que des prix d’achat plus élevés permettent à Apple de proposer un support logiciel de longue durée. Au vu des sommes faramineuses qu’engrangent Qualcomm et MediaTek d’une part, Samsung, Oppo, Xiaomi et les autres d’autre part, il serait bon que l’industrie accorde ses violons pour aller beaucoup plus loin. Au moins aussi loin qu’une petite PME des Pays-Bas qui vient de leur mettre une grande claque en matière de durabilité logicielle…
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