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Lancé en production grâce à de généreux souscripteurs qui croient dans le projet, le Fairphone a enfin été livré après plus de 8 mois d’attente. Nous venons juste de recevoir notre modèle de test et vous livrons ici nos premières impressions avant le vrai test technique (à venir en début de semaine prochaine). Avec de telles ambitions « philosophiques », le Fairphone ne pouvait arriver que dans une boîte en carton recyclé. Sur la boîte apparaissent les mentions des pays engagés dans sa création : les Pays Bas pour la conception et la gestion du projet, le Portugal pour la petite surcouche graphique, la Chine pour l’ingénierie et l’assemblage et la République Démocratique du Congo pour certaines matières premières – garanties « conflict-free », c’est-à-dire ne provenant pas de mines sous contrôle armé ou de réseaux illégaux responsables de l’esclavagisme moderne.
Dans la boîte un téléphone (logique), un manuel trilingue allemand-néerlandais-français, trois adaptateurs pour cartes SIM et quelques cartes postales engagées. Non, pas de chargeur ni câble Micro USB. Point de pingrerie ici, il ne s’agit pas de faire des économies sur des équipements qui ne coûtent plus grand-chose mais plutôt d’une prise de conscience écologique. « Nous avons déjà tous des smartphones et les chargeurs adéquats », nous expliquait Bas Van Abel, chef du projet en juin dernier lors de notre visite de leurs locaux à Amsterdam. « Si les utilisateurs ont besoin d’un chargeur, ils peuvent s’en procurer à moindre coût mais nous voulons à tout prix éviter le syndrome du énième câble micro USB et chargeur qui restent dans un tiroir », argumentait-il.
Un beau terminal
Ouf, pas de faux pas, le Fairphone n’est pas un appareil au rabais ! C’est même un terminal plutôt joli à la construction soignée. S’il n’est ni fin ni léger (163 g soit 22 g de plus qu’un iPhone 4S), son look est original et l’assemblage impeccable. La plaque arrière qui protège la batterie est en aluminium, le reste du corps de l’appareil dans un plastique certes moins léger que ceux des appareils haut de gamme (genre Samsung) mais qui respire la solidité. Logique quand on sait que la démarche de l’équipe du projet est de livrer un appareil « durable ».
Double SIM, Micro SD et batterie amovible
Sous le capot métallique se trouve une petite surprise : un message à l’intérieur de la plaque amovible qui remercie en quelque sorte les souscripteurs de ce premier jet du Fairphone. La batterie est elle aussi estampillée d’un message expliquant à quoi elle sert – ça va toujours mieux en le disant – et sous cette batterie deux autres inscriptions expliquant à quoi servent les emplacements pour carte SD et cartes SIM. Cette dernière mention est au pluriel puisque le Fairphone est doté de deux emplacements, ce qui est pratique en voyage et surtout conforme à la volonté des équipes de l’entreprise de limiter le nombre d’appareils en circulation.
Vient le moment d’allumer l’appareil. Après une petite vidéo sympathique qui remercie (une fois de plus) le nouvel acquéreur du terminal, s’affiche alors le système, un Android 4.2.2 à la sauce Kwamecorp, studio de développement portugais responsable de l’intégration de l’OS et de la petite surcouche graphique. Cette interface apporte des raccourcis sur le bureau mais aussi gestuels : un balayage de l’écran de la droite vers le milieu fait apparaître des fonctions rapides (téléphoner, prendre une photo, etc. Sans être aussi rapide qu’un terminal haut de gamme, le Fairphone n’a présenté aucun ralentissement et le défilement de l’écran est plus que satisfaisant. Un écran là encore milieu de gamme mais tout à fait décent tant par sa définition (960 x 540 points) que sans sa luminosité. Pas le top du top, mais tout est au niveau pour un usage confortable. Il ne nous reste désormais plus qu’à lui faire subir nos bancs de test (autonomie en vidéo et en communication, test d’écran, notation de fluidité, etc.) avant de vous livrer notre verdict technique. Mais notre premier verdict – subjectif – est clair : le Fairphone est une belle réussite humaine et chouette terminal.
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