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Faillites en cascade chez les opérateurs américains

Les opérateurs américains qui se sont lancés à l’assaut de l’Europe ferment boutique les uns après les autres. Les raisons tiennent à une diversification trop intense et à une difficulté de financement.

Les opérateurs américains qui se sont lancés à l’assaut de l’Europe tombent comme des mouches. Dernier en date : Viatel. L’opérateur vient de se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites (chapitre 11).Cette procédure de dépôt de bilan concerne Viatel Inc., le siège, et toutes les filiales outre-Atlantique. Elle va permettre à la société de restructurer son bilan financier, en négociant ses dettes avec ses créanciers. L’endettement de Viatel s’élève à environ 2 milliards de dollars ?” il est issu d’emprunts contractés pour la construction du réseau en fibre optique européen.L’opérateur précise que les filiales européennes ?” et notamment l’entité française ?” ne sont pas concernées par la procédure. L’annonce de Viatel suit de peu celle de World Access, qui vient aussi de se placer sous le chapitre 11. World Access est surtout connu pour ses rachats d’opérateurs comme Facilicom ou LDI, sociétés présentes dans l’Hexagone. Ses activités devraient être mises en ventes.

Les entreprises se recentrent

En mars dernier, c’est RSL Com, qui a, à la fois, mis sa filiale américaine sous le chapitre 11 et entamé une procédure d’insolvabilité pour ses activités européennes. Des cessions pourraient être opérées. Par ailleurs, RSL négocie la vente de certaines filiales au Canada, Japon, etc., ou encore la vente de trafic en gros aux Etats-Unis.Dans cette catégorie d’opérateurs, GTS est le seul à ne pas avoir encore déposé son bilan. Mais il est en mauvaise posture, avec une perte de 1,6 milliard de dollars pour 2000. Les raisons de ce marasme sont multiples. World Access a acheté sept sociétés en deux ans ?” un trop plein d’acquisitions.Ensuite, ces opérateurs étaient trop diversifiés en ce qui concerne les cibles (grand public, PME, entreprises, B-to-B…) et les produits (téléphonie, données, hébergement, vente de capacités…). Tous ont également souffert de l’émiettement des marges dans la téléphonie et dans l’optique.Viatel, qui essaye de sortir de ce marasme, va donc se recentrer. GTS, lui, a décidé de se séparer des activités pour les entreprises. Enfin, ces opérateurs ont sévèrement subi la fermeture d’un robinet financier autrefois très généreux. “Dans le passé, on vous proposait de l’argent. Aujourd’hui, tout a changé “, souligne Viatel.

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Guillaume Deleurence