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Factures téléphoniques : ces abonnements cachés qui vous coûtent cher

Un simple clic peut suffire à souscrire un abonnement sans le vouloir. Facturés directement par l’opérateur, certains services passent souvent inaperçus pendant des mois. Si des règles ont été mises en place pour éviter ces situations, elles restent malheureusement insuffisantes.

L’UFC-Que Choisir alerte sur le fait que des consommateurs découvrent régulièrement des abonnements multimédias facturés directement sur leur facture téléphonique sans avoir donné leur accord. Ces prélèvements, souvent de petits montants, passent inaperçus pendant des mois avant d’être détectés.

Des consommateurs découvrent des paiements qu’ils n’ont jamais validés

Des abonnés continuent de constater des prélèvements inexpliqués sur leur facture de téléphone, liés à des abonnements multimédias auxquels ils n’ont jamais souscrit. Derrière ces transactions, un système de micropaiement, baptisé Internet +, permet à des éditeurs de services de facturer directement via les opérateurs téléphoniques. Si cette solution est censée offrir simplicité et sécurité, elle entraîne aussi son lot de mauvaises surprises.

Un client Bouygues Telecom s’est par exemple aperçu par hasard qu’un service appelé Chipstime lui facturait 2,99 € chaque semaine depuis trois mois. Après plusieurs échanges avec son opérateur, il a pu mettre fin à l’abonnement et obtenir un remboursement. Un autre client, cette fois chez Orange, a découvert qu’il était facturé depuis près de quatre ans pour un service nommé Replay TV France. Malgré ses réclamations, il n’a obtenu qu’un remboursement partiel. Comme lui, de nombreux consommateurs témoignent de cas similaires sur les forums et auprès d’associations comme UFC-Que Choisir.

Un système de micropaiement propice aux abus

Les plateformes concernées (Chipstime, PlayVod, Playzer ou encore 360 VR Tube, entre autres) utilisent le dispositif Internet +, un mode de facturation mis en place en 2005. Ce système permet d’activer un abonnement en quelques clics, sans avoir à fournir d’informations bancaires ou personnelles. Pour les opérateurs, c’est une source de revenus importante, puisqu’ils perçoivent une part des sommes collectées avant de reverser le reste aux éditeurs.

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Au fil des années, plusieurs mesures ont été prises pour limiter les souscriptions involontaires. Désormais, tout abonnement doit être confirmé par l’envoi de deux SMS et un plafond de dépenses de 300 € par période de facturation a été instauré. L’Association française pour le développement des services et usages multimédias multi-opérateurs (Af2m) assure que ces actions ont permis de réduire les signalements. Pourtant, des consommateurs continuent de découvrir des paiements qu’ils ne comprennent pas.

Des abonnements activés en un clic

Interface Samsung Galaxy A55
Le Samsung Galaxy A55 – © Guillaume du Mesgnil d’Engente / 01net.com

Ces abonnements peuvent être souscrits sans que l’utilisateur s’en rende compte. Un simple frottement de l’écran dans une poche ou un clic mal placé sur une publicité peut suffire à valider un achat. Dans d’autres cas, un enfant jouant avec le téléphone de ses parents peut activer un service par inadvertance. Les SMS de confirmation censés avertir les abonnés sont souvent ignorés, confondus avec des messages publicitaires ou frauduleux.

Certaines solutions pourraient limiter ces pratiques, comme l’obligation d’une identification formelle avant toute souscription ou le blocage par défaut de l’option Internet +. Mais ces mesures, qui réduiraient la rentabilité du système, ne sont pas envisagées par les opérateurs et les éditeurs. En 2023, ce marché a généré plus de 650 millions d’euros.

Comment éviter ces facturations ?

Comme le rappelle l’UFC-Que Choisir, il est possible d’activer une option de blocage sur l’espace client de son opérateur. Cette mesure empêche tout paiement via Internet +, réduisant ainsi le risque de souscription involontaire.

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Si un prélèvement suspect est repéré sur la facture, plusieurs démarches peuvent être faites. Il est par exemple recommandé de commencer par identifier l’éditeur du service en utilisant le site Surmafacture.fr, qui permet d’accéder aux coordonnées des entreprises concernées. Une fois ces informations obtenues, il faut contacter l’éditeur pour demander la résiliation et, si possible, le remboursement des sommes perçues. Pour les abonnements récents, un droit de rétractation de 14 jours s’applique, offrant une possibilité supplémentaire de récupérer votre argent.

Enfin, rester vigilant en regardant régulièrement ses factures mobiles permet de repérer rapidement d’éventuels prélèvements inhabituels, comme les montants hors forfait, et ainsi éviter les mauvaises surprises.

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Source : UFC-Que Choisir