Depuis quelques mois, Florent Raugel, p.-d.g. de Cieme Informatique (éditeur de logiciels de gestion financière des télécoms) observe des bizarreries sur les factures envoyées par les opérateurs aux entreprises. “Les factures sont fausses et parfois établies au petit bonheur la chance”, explique-t-il.
Des problèmes techniques et de coordination
Dans dix pour cent des cas, ces erreurs sont dues à des problèmes techniques, notamment de médiation et de transfert de fichiers. Mais le reste du temps, “il s’agit d’un problème de coordination entre le marketing et les services informatiques en charge de la facturation, les premiers promettant ce que les seconds ne savent pas ou ne peuvent pas facturer”, tempête Florent Raugel.À ces soucis, qui ne sont pas nouveaux, “mais qui commencent à émerger depuis six ou huit mois “, souligne-t-il, est venu se greffer un problème de taille : le passage à l’euro et, surtout, l’arrondi qui va de pair. “La plupart des factures sont arrondies à deux décimales, ce qui représente une économie considérable, pour l’opérateur ; et une hausse des factures que nous avons constatée entre 9 et 12 % ; pour les entreprises.” Et Florent Raugel est intarissable quand il s’agit de commenter les choix des opérateurs pour leur facturation. “Le mieux étant l’ennemi du bien, les opérateurs ont choisi ce qu’ils pensaient être le mieux.”
Exiger une facturation à trois décimales
En clair, les opérateurs ont émis des choix de logiciels qui promettent beaucoup, mais qui ne tiennent pas leurs engagements et se sont détournés de leur but : facturer à bon escient leurs clients. Et c’est sous la forme d’un avertissement que Florent Raugel se montre le plus virulent : “Il faut que les entreprises exigent de leurs opérateurs une facturation à trois décimales, et non deux, comme cela se pratique actuellement.” Pour économiser entre 9 à 12 % sur sa facture, cela vaut peut-être la peine de taper du poing sur la table.
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