Imaginez pouvoir envoyer un message à quelqu’un sur WhatsApp, depuis l’application Messenger ou Instagram Direct. Et inversement. C’est le projet lancé par Mark Zuckerberg en personne : permettre l’interopérabilité entre les trois services de messagerie qu’il possède. Malgré le fait qu’ils appartiennent à la même société, il est actuellement impossible de correspondre d’une application à l’autre.
Le chantier technique est énorme et mobilise déjà des milliers d’employés d’après le New York Times. Il ne serait pas achevé avant la fin de cette année, voire le début 2020. Les challenges sont en effet très compliqués et différents d’une application à l’autre. Mark Zuckerberg souhaite que le chiffrement soit généralisé et activé par défaut sur les trois services. Pour l’instant, ces deux conditions ne sont remplies que par WhatsApp.
Déjà une amende en 2017
Il faudra également faire cohabiter plusieurs identifiants. Si Messenger nécessite a priori le vrai nom de la personne venant de son compte Facebook, WhatsApp n’a besoin que d’un numéro de téléphone, alors que n’importe quel pseudonyme est permis sur Instagram. La gestion des données personnelles est également un autre grand chantier. Là encore, Messenger, héritier de Facebook, en sait beaucoup sur ses utilisateurs, alors que WhatsApp ne collecte presque aucune donnée, notamment parce que les conversations sont chiffrées.
L’idée de Mark Zuckerberg est d’engager encore un peu plus ses utilisateurs au sein d’un vaste écosystème dont Facebook serait le centre. La société a en effet dépensé des milliards de dollars pour WhatsApp et Instagram, mais l’essentiel de ses revenus est encore à mettre au crédit du seul Facebook. Les fondateurs respectifs de WhatsApp et Instagram ayant désormais quitté Facebook, Mark Zuckerberg peut maintenant reprendre directement la main sur ses deux acquisitions.
L’initiative risque également d’être très risquée légalement. En 2017, la Commission européenne avait infligé une amende de 110 millions d’euros à Facebook. La société avait été accusée de combiner les données des utilisateurs de WhatsApp et Facebook en 2016. Deux ans avant, Facebook avait assuré à la Commission que cela était impossible et n’arriverait jamais.
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