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Facebook : tout ce que pouvez publier… et ce qu’il vaut mieux éviter

Vendre de la marijuana, montrer ses fesses, répandre un discours haineux… Dans un inventaire à la Prévert, le réseau social liste tous les types de contenus susceptibles d’être censurés automatiquement. Instructif et même parfois… hilarant !

Farouche censeur du tableau « L’origine du monde » de Gustave Courbert qui représente un sexe de femme, mais pas toujours pressé d’intervenir dans des cas d’usurpation d’identité, de haine raciale ou d’antisémitisme, Facebook tente de redorer son blason en publiant aujourd’hui un guide des bonnes mœurs.

Avec « les standards de la communauté », le réseau social entend faire connaître tous les types de contenus inappropriés susceptibles d’être censurés automatiquement. Où l’on voit bien que le texte a été conçu à l’origine pour les Etats-Unis et c’est là que l’on mesure l’abîme culturel qui nous sépare parfois…

Vous pouvez vendre des armes à feu mais pas de la marijuana

Un chapitre entier est consacré aux marchandises réglementées : interdiction de vendre des médicaments ou de la marijuana quand on est un « revendeur non agréé ». C’est bon pour le revendreur agréé donc ? 

A l’inverse, le réseau social consent à ce que vous publiiez une annonce pour vendre des armes à feu, de l’alcool, du tabac « ou des produits pour adulte ». A condition de respecter la loi et de savoir à qui vous vous adressez.

En revanche, Facebook s’engage à luttre contre les menaces contre des personnes, la promotion de l’automutilation et du suicide, les activités criminelles ou terroristes, le harcèlement, l’intimidation, les attaques contre les personnalités publiques et l’exploitation sexuelle. Des déclarations de bonnes intentions qui semblent parfois sans effets vu le nombre de pages pro-jihad qui pullulent encore sur le réseau social. A commencer par Islamic-news.info qui fait aujourd’hui la une de l’actualité.

Montrer ses cicatrices post-mastectomie, oui, mais ses mamelons, non !

Le paragraphe sur la nudité est carrément savoureux ! Car Facebook se voit obliger de donner force détails sur ce qui définit une image qui « encourage un comportement respectueux » .

Alors, tenez-vous bien, sont totalement proscrites les poitrines féminines si elles montrent un mamelon et les fesses « entièrement exposées ». Les images illustrant des rapports sexuels sont également interdites, ce qui est plus compréhensible.

Sont autorisées en revanche, et même visiblement encouragées, les photos de femmes qui allaitent -merci le lobby américain de la Leche League- et celles qui montrent « les cicatrices pots-mastectomie de sa poitrine » – ce doit être un sport national aux Etats-Unis visiblement. Petite cerise sur le gâteau, Facebook autorise enfin les œuvres d’arts représentant des nus… on espère que cela vaut donc aussi désormais pour le tableau de Gustave Courbet.

Par ailleurs, sont proscrits les discours incitant la haine et attaquant les personnes en raison de leur race, de leur ethnicité, de leur origine nationale, de leur religion, de leur orientation sexuelle, de leur sexe ou identité sexuelle, de leur infirmité ou leur état de santé. C’est aussi le cas de toutes les images qui célèbrent ou glorifient la violence.

Voir la vidéo de démonstration:

Facebook Community Standards from Facebook on Vimeo.

Le nombre de demandes de censures locales augmente

Facebook a profité de cette annonce pour publier aussi quelques statistiques sur les demandes locales de suppression de contenu. Les sollicitations en provenance de gouvernements restent relativement stables mais se sont tout de même élevées à 35 051 dans le monde au deuxième semestre 2014. Malheureusement, le réseau social ne détaille pas l’objet des litiges.

Plus inquiétant, le nombre de sollicitations pour « violation de lois locales » augmente. Vus les pays concernés – il s’agit principalement de la Turquie, de la Russie et du Pakistan- on peut craindre qu’il s’agisse d’une censure pure et simple d’opposants de ces régimes et d’une atteinte à la liberté d’expression. Dommage que Facebook ne précise pas non plus s’il y répond favorablement… 

Source :

Les standards de la communauté Facebook

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Amélie Charnay