Timeline, c’est le nom donné par Facebook à une nouvelle fonction permettant de présenter toutes ses informations personnelles sous forme de frise chronologique verticale. Le dispositif ne fait qu’exploiter les données déjà présentes sur son profil, certes, mais les voir ainsi condensées fait froid dans le dos. On redécouvre des photos postées en 2008, ou des liens partagées en 2007, et surtout, on se rend compte que le réseau social a une mémoire beaucoup plus performante que la nôtre. Du coup, l’utilisateur laisse peu à peu Facebook prendre la main sur ses souvenirs. Une problématique extrêmement préoccupante. D’abord, comment faire machine arrière ? Il suffirait de supprimer un à un tous les posts de son profil, et toutes les photos associées. Mais rien n’empêcherait vos contacts de vous “ marquer ” et d’agir directement sur votre timeline y compris en y diffusant des photos antidatées. Ce qui laisse ensuite présager des situations embarrassantes, notamment lorsque Facebook sera devenu un pourvoyeur d’alibis à part entière. Bien entendu, il est toujours possible de verrouiller son compte en modifiant minutieusement les paramètres de confidentialité. Mais sur les 850 millions de membres de Facebook, quelle proportion n’y a jamais mis les pieds (ou un clic) ? Difficile à savoir, quoi qu’il en soit le chiffre fait frémir. Il est aujourd’hui plus aisé de renseigner sa timeline que de dire à Facebook qu’elle doit rester confidentielle. Alors évidemment, personne n’est forcé d’y créer un compte… même s’il n’est jamais évident de rester en dehors d’un phénomène qui touche près d’un milliard de personnes. À ce propos, il est étonnant qu’une entreprise ayant une telle influence sur une population aussi vaste n’ait pas de compte à rendre à une autorité internationale, qui en définirait les limites ? Encore du pain sur la planche pour les défenseurs de la vie privée.
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