Facebook a supprimé des événements anti-confinement prévus aux États-Unis, notamment en Californie, au Nebraska et au New Jersey. La raison ? Ils ne respectent pas les mesures de protection imposées par les gouverneurs locaux, a rapporté le Washington Post. « Sauf si le gouvernement interdit l’événement pendant cette période, nous permettons qu’il soit organisé sur Facebook », a déclaré un porte-parole. « Pour cette même raison, les événements qui défient les directives du gouvernement sur la distanciation sociale ne sont pas autorisés sur Facebook. »
« Protégez le rêve américain ! »
Mais de nombreux autres événements de protestation restent actifs sur Facebook, d’après NBCNews. Au cours des dernières semaines, des dizaines de manifestations ont eu lieu dans divers États américains, rassemblant parfois des centaines de manifestants. Selon les pancartes brandies devant les lieux de pouvoir locaux, les manifestants estiment que les mesures de protection portent atteinte à leurs droits. « Arrêtez l’érosion de la liberté civile et protégez le rêve américain ! » ou encore « La Terre ne devrait pas s’arrêter de tourner à cause d’un virus ! » pouvait-on lire sur certaines. Ces rassemblements ont ouvertement violé les directives de distanciation sociale.
Plus de 100 groupes Facebook
Facebook a été le principal lieu de coordination et de promotion de ces événements, via des groupes de militants marginaux anti-gouvernementaux et conspirationnistes, y compris des milices et des fondamentalistes religieux extrêmes. Plus de 100 groupes Facebook, composés de plus de 900 000 membres, ont été créés au cours des deux dernières semaines pour protester contre la politique du « stay-at-home », selon une analyse inédite de First Draft, une organisation de recherche sur la désinformation. Au total, ces groupes ont organisé au moins 49 événements différents.
Même le président Donald Trump leur a offert son soutien. La semaine dernière, il a tweeté « LIBERATE MINNESOTA! » alors que des groupes armés d’extrême droite avait manifesté devant la résidence du gouverneur dudit État. Lors d’une conférence de presse, dimanche 19 avril, Trump les a défendu – logique puisqu’ils font en majorité partie de ses électeurs.
« Ces gens aiment notre pays »
Certains ont pourtant été aperçus avec des drapeaux nazis et confédérés, des armes à feu à l’épaule et des messages à caractère violent. À la question : « Peuvent-ils être dangereux ? » Donald Trump a répondu : « Je n’ai jamais vu autant de drapeaux américains. Ces gens aiment notre pays. Ils veulent retourner au travail », rapporte toujours NBCNews. Un discours qui rappelle les déclarations du président brésilien Jair Bolsonaro, lui aussi censuré par Facebook, Instagram et même Twitter.
Des manifestations étaient prévues lundi 20 avril partout sur le territoire nord-américain : en Arizona, Californie, Illinois, Missouri, Nouveau-Mexique et Pennsylvanie. Des centaines de personnes prévoyaient d’y assister, selon les pages de leurs événements sur Facebook. Malgré la suppression des events par le réseau social, les rassemblements ont eu lieu.
Sources : Washington Post, NBCNews & Libération
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