Les esprits chagrins diront qu’il aura fallu attendre l’arrivée de Google+ pour que Facebook améliore la gestion des publications sur son réseau. Hier, mardi 23 août, le site aux 750 millions d’adeptes supposés a annoncé de nouveaux outils de contrôle des données personnelles. Ces fonctions seront disponibles dans les jours à venir pour l’ensemble des comptes.
Définir les destinataires de chaque publication
Certaines ne sont pas des nouveautés, mais deviennent plus simples. Pour définir l’accès – public ou restreint – à ses publications, il fallait auparavant se rendre dans les paramètres de confidentialité. C’est également sur cette page que l’on pouvait visualiser son profil tel qu’il apparaissait à une personne donnée. Désormais, ces fonctions sont proposées directement sur le mur.
Les critères de partage sont ainsi accessibles, pour chaque post, dans un menu déroulant situé au-dessous de celui-ci. En sus des choix par défaut, l’internaute peut créer des groupes personnalisés auxquels il souhaite adresser sa publication, à l’image de ce que permet le réseau social de Google avec ses « cercles ».
En cas d’erreur, l’internaute peut modifier après coup les destinataires de sa publication. Jusqu’ici, la seule solution consistait à supprimer cette dernière pour la mettre en ligne à nouveau. « Si vous avez publié quelque chose que vous avez accidentellement rendu visible au mauvais groupe, ou si vous changez simplement d’avis, il vous suffit de changer l’audience du contenu à l’aide de l’option qui l’accompagne », peut-on lire sur le blog de Facebook.
L’identification sur photo revue et corrigée
La firme de Mark Zuckerberg a également effectué des modifications dans des outils particulièrement critiqués par la communauté. La première concerne les photographies. Jusqu’à présent, lorsqu’un membre était identifié dans un cliché, une notification apparaissait automatiquement sur son profil (même la photo n’avait pas été publiée par ses soins). « Maintenant, vous pouvez utiliser un nouvel outil pour approuver ou refuser les photos ou publications dans lesquelles vous êtes identifié avant qu’elles n’apparaissent sur votre profil », explique Facebook. Le site s’inspire ici fortement des paramètres de confidentialité de Google+. En revanche, dans les deux réseaux sociaux, il est impossible d’interdire à quelqu’un de publier sur son propre compte une photo de vous et de vous y identifier.
La seconde modification concerne l’outil de géolocalisation Places. Le service, uniquement accessible sur mobile, localisait les internautes à la manière d’un Foursquare. Il ne s’agit plus désormais d’un simple ckeck-in : la localisation doit être effectuée « manuellement ». Ainsi, l’internaute signale en complément d’un post le lieu où il se trouve ou est sur le point d’aller.
Le consentement préalable, toujours peu sollicité
L’Electronic Frontier Foundation, qui a régulièrement épinglé Facebook pour sa politique en matière de données personnelles, voit ses modifications d’un bon œil. « Il est bon de voir plus de concurrence entre les réseaux sociaux sur le thème de la vie privée. L’introduction des “cercles” par Google a accru le contrôle par les utilisateurs, et Facebook offre désormais une plus grande finesse dans les réglages de ses paramètres », a déclaré l’organisation au site Mashable.
Reste que, chez Google comme chez Facebook, on privilégie encore l’opt-out (l’internaute est supposé accepter une option tant qu’il ne la refuse pas explicitement). Ainsi, Google+ signale uniquement après coup à un membre qu’il a été intégré dans le cercle d’un autre. Les géants du Web semblent ne pas connaître la notion de consentement préalable. Il faut dire qu’elle freinerait grandement l’intégration de contenus ou la constitution de leurs réseaux.
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