Les deux sites les plus en vogue du moment ne trouvent pas les mêmes grâces auprès de la communauté scientifique. Dans une conférence donnée ce week-end durant le festival britannique des sciences à l’université de Surrey en Grande-Bretagne, le Dr Tracy Packiam Alloway a déclaré que les sites Internet n’avaient pas le même impact sur le développement des facultés intellectuelles.
Selon cette spécialiste, qui vient de publier une étude sur le développement de la mémoire et son importance dans la prévention de la démence, Facebook et Twitter auraient un effet différent sur le cerveau humain.
Passif contre actif
Le numéro un des réseaux sociaux stimulerait les fonctions cognitives et la mémoire. Facebook exige de ses membres une certaine activité, d’interagir avec les autres. En revanche, le site de miccroblogging, Twitter, ne serait qu’un flux d’informations reçu de manière passive par les internautes.
Dr Tracy Alloway, psychologue et directrice du département du langage et de la mémoire à l’université de Stirling en Ecosse, a expliqué au quotidien The Telegraph : « Je ne suis pas en train de dire que les réseaux sociaux ou les jeux vidéo sont bons pour la socialisation des enfants, mais ils vous font utiliser votre mémoire. Comme le Sudoku ou le fait de rester en contact avec des amis sur Facebook. »
A l’inverse, le caractère instantané de Twitter ne ferait pas appel à la mémoire et par extension ne développerait pas les facultés intellectuelles. « Sur Twitter, vous recevez un flux d’informations qui est en plus très succinct. Vous n’avez pas à traiter cette information […] La durée de votre attention est courte et vous ne faites pas appel à votre cerveau ni ne mettez en action vos terminaisons nerveuses », a-t-elle poursuivi.
Les utilisateurs de Twitter, qui publient de courts messages pour partager leurs informations ou impressions avec leurs followers, apprécieront.
Les jeux vidéo améliorent-ils les performances ?
Ce n’est pas la première fois que sont pointées du doigt par la communauté scientifique les nouvelles technologies pour leurs actions sur le cerveau humain. Alors que les jeux vidéo sont régulièrement accusés par la société de développer la violence, plusieurs études scientifiques tendent à démontrer leur action bénéfique sur le développement des facultés cognitives ou mentales.
Dès 2003, dans une étude publiée par le magazine américain Nature, C. Shawn Green et Daphné Bavelier, du département de neurosciences de l’université de Rochester aux Etats-Unis, concluaient que l’attention visuelle des joueurs réguliers était bien meilleure que celle des non-joueurs. Qu’en outre, les premiers pouvaient saisir et analyser plusieurs informations visuelles d’un seul coup d’œil.
Certains éditeurs, comme Nintendo avec ses jeux estampillés Dr Kawashima, ont su transformer ces arguments en véritable force de vente marketing. Mais les résultats ont récemment été contestés par des scientifiques français. Le débat reste donc ouvert.
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