Lors de la dernière campagne présidentielle américaine, le site BuzzFeed avait prouvé que les fausses informations avaient été plus populaires que les vraies sur Facebook. Depuis la plateforme a lancé des outils de fact checking collaboratif reposant sur des partenariats avec des médias. L’idée étant de marquer les contenus fallacieux d’un avertissement à destination des lecteurs. Inefficace pour des chercheurs en psychologie de l’Université de Yale qui viennent de publier une étude très critique sur le sujet.
Des internautes encore plus crédules ?
7500 personnes ont été sollicitées pour juger indifféremment de l’authenticité d’une série de fake news et de vraies informations ayant toutes été publiées entre 2016 et 2017 sur Facebook. Résultat : la présence du pictogramme “contesté par des tiers” sur les fake news n’augmente que de 3,7% le nombre d’internautes qui doutent de la véracité du contenu. Pire, il y aurait un effet contre-productif à la pratique du signalement. Les partisans de Trump sélectionnés, ainsi que les jeunes de moins de 26 ans, ont été amenés à croire davantage toutes les informations non signalées durant l’étude, y compris celles qui étaient fausses. Or, les médias partenaires ne peuvent vérifier la totalité des contenus. De nombreuses fake news pourraient donc passer entre les mailles du filet avec un effet plus dévastateur qu’avant. Enfin, aucun impact positif n’a été prouvé avec la mise en avant du logo de l’éditeur pour identifier les sources.
Les auteurs estiment désormais que de nouvelles stratégies sont nécessaires.
D’après le site Politico, Facebook conteste déjà cette étude qui a été menée avec des internautes payés pour répondre aux questions et non avec des utilisateurs lambda du réseau social. La plateforme souligne également qu’elle développe d’autres moyens de lutter contre les fake news comme la désactivation automatique des publicités. Mais elle refuse toujours de publier des statistiques sur ses expérimentations.
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