« À notre échelle, nous serons l’entreprise la plus avant-gardiste sur le télé-travail », annonce Mark Zuckerberg. « Nous devons le faire de façon réfléchie et responsable, nous le ferons de façon mesurée. Mais je pense qu’il est possible qu’au cours des cinq à dix prochaines années -peut-être plus dix que cinq- nous pourrions avoir presque la moitié des employés qui travaille, de façon permanente, à distance. » Généralisé jusqu’à la fin de l’année 2020, le recours au télétravail devrait l’être même après la crise du Covid-19. Sur son blog, Facebook a dévoilé, jeudi 21 mai, son plan de recours massif au télé-travail grâce au développement d’outils technologiques dédiés. Interrogé par The Verge, Mark Zuckerberg revient sur les raisons de ce changement de cap.
Des embauches pour télé-travailler
Qu’est-ce qui change pour les salariés ? Pour les employés actuellement en télétravail, ils auront désormais la possibilité de demander à être des « travailleurs éloignés permanents ». « À long terme, nous allons laisser les gens choisir s’ils veulent travailler de façon permanente à distance », déclare le patron de Facebook.
L’embauche ensuite : « nous allons commencer à recruter à distance », explique Mark Zuckerberg. « C’est tout à fait logique parce que, à l’heure actuelle, tout le monde travaille à distance. Toutefois, nous limiterons notre embauche à des gens qui vivent à proximité d’un bureau même s’il n’est pas ouvert. » Comme le rappelle The Verge, la proximité physique fait écho à une pratique généralisée chez Facebook : rapprocher les employés de leur lieu de travail, quitte à les payer pour cela.
Une réduction des coûts minimisée
Pour l’entreprise, les avantages sont plus organisationnels que financiers. Mark Zuckerberg estime que les nouvelles dépenses générées par ce changement (par exemple des « visites » occasionnelles au siège social pour les employés) devraient compenser les économies réalisées par Facebook grâce à la réduction des coûts associés à l’immobilier et sur les salaires.
Selon lui, les bénéfices d’un tel changement de paradigme au travail sont les suivants : un pool de talents élargi à tous les endroits sur la planète où Facebook n’est pas forcément représenté, une plus grande diversité des employés (qui ne seront plus forcés à habiter dans les grandes villes) et surtout une habileté technologique plus élevée due à la demande d’outils performants pour continuer à travailler ensemble (mais loin les uns des autres).
Les raisons d’un tel changement de cap sont diverses, explique Mark Zuckerberg. Les avancées technologiques, premièrement. « Nous travaillons sur de nombreuses technologies et de produits et de fonctionnalités innovantes. Tous nos outils : de la communication privée à Workplace pour les entreprises, en passant par Portal […] ou encore la réalité virtuelle et la réalité augmentée consistent à permettre aux gens de créer une présence à distance », souligne le patron de Facebook qui souhaite « aider les gens à faire ce qu’ils veulent, où qu’ils soient ».
La pandémie a accéléré le processus
Le Covid-19 a « évidemment » changé son regard sur le télétravail. La pandémie a agi selon lui comme un « accélérateur ». « Je pense que l’expérience d’être éloigné pendant cette période a été plus positive que prévu », analyse-t-il. « Certains pensaient que tout allait s’écrouler, mais ce n’est pas le cas. Et beaucoup de gens disent qu’ils sont plus productifs qu’avant. » Lui même confie avoir être plus productif qu’il ne le pensait. Le patron de Facebook est néanmoins conscient des limites du travail à distance : l’affaiblissement « des liens sociaux, de la culture et de la créativité. […] C’est en partie pour cela que je ne veux pas que tout le monde aille travailler à distance dans l’immédiat ».
50 % des employés en télé-travail permanent ?
Qui plus est, l’obstacle est encore tangible. Même si ses employés veulent revenir au bureau, les mesures de distanciation sociale sont contraignantes et décourageantes. Selon un sondage mené en interne, 20 % des employés actuels de Facebook sont très intéressés par le télétravail à temps plein, 20 % se disent plutôt intéressés. À ces 40 % employés Facebook susceptibles de travailler à distance de manière permanente s’ajouteront les futurs employés embauchés « à distance ». C’est pourquoi Mark Zuckerberg estime que la moitié de ses employés d’ici cinq à dix ans maximum seront en télétravail permanent.
Pour la suite, Mark Zuckerberg -bien qu’obligé à se déplacer pour rencontrer des chefs d’États, des organisations internationales ou des partenaires- se voit bien consacrer plus de temps à télétravailler. Mais, il reste perplexe : « Je me demande exactement à quoi cela ressemblerait pour des gens comme moi ? ».
Sources : The Verge et Facebook
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