« C’est embarrassant de travailler ici. » Dans sa lettre de départ adressée à ses collègues, un ancien data scientist de chez Facebook a dénoncé un manque de volonté de l’entreprise pour lutter contre la haine en ligne. Très remonté, il démissionne et incite par la même occasion ses collègues à s’interroger aussi, comme le rapporte BuzzFeed News. Le site s’était fait l’écho quelques jours avant, la semaine dernière, d’un système favorable à la désinformation et aux comportements illégaux sur Facebook également critiqué en interne.
Lutter contre la haine en ligne… dans la semoule
« Avec tant de forces internes qui soutiennent la production de contenu haineux et violent, la tâche de mettre fin à la haine et à la violence sur Facebook devient encore plus sisyphéenne qu’elle ne l’est déjà », a écrit l’employé dans sa « note d’adieu » que BuzzFeed News a pu consulter.
Le billet s’appuie sur les chiffres internes du groupe. En utilisant les données et les projections de Facebook, le data scientist a démontré qu’environ 1 sur 1 000 contenus, soit 5 millions des 5 milliards de contenus publiés quotidiennement sur le réseau social, viole les règles de l’entreprise en matière de discours haineux. Plus étonnant encore, il a estimé que même avec l’intelligence artificielle (IA) et les modérateurs tiers, l’entreprise « supprimait moins de 5 % de tous les discours haineux affichés sur Facebook ».
Une comparaison incorrecte ?
Comme le rapporte BuzzFeed News, après la publication de l’article, le vice-président de Facebook, Guy Rosen, a contesté le calcul, affirmant qu’il « compare incorrectement les points de vue et le contenu ». L’ex-employé lui a rétorqué que cela était compris dans son raisonnement.
Depuis le mois de mai, un certain nombre de Facebookers ont démissionné, disant qu’ils avaient honte de l’impact de l’entreprise sur le monde ou qu’ils craignaient que l’inaction de l’entreprise à modérer la haine et la désinformation ait mené à l’ingérence politique, à la division et à l’effusion de sang. Un autre employé a été congédié pour avoir documenté des cas de traitement préférentiel de pages conservatrices influentes qui diffusaient à répétition de fausses informations.
Quatre autres démissions en une semaine
Mais, la tendance s’accélère. Au cours des dernières semaines, au moins quatre personnes impliquées dans ce travail de nettoyage du réseau ont quitté l’entreprise. Dans leurs messages d’adieu consultés par BuzzFeed News, elles ont exprimé leurs inquiétudes au sujet de l’approche de l’entreprise et sa capacité à gérer les publications politiques, notamment aux États-Unis.
Source : BuzzFeed News
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