Facebook, 300 employés et quelque 49 millions de membres plus ou moins actifs, n’est pas encore rentable mais déjà valorisé à 15 milliards de dollars, soit 10,5 milliards d’euros. C’est la conséquence impressionnante
de l’accord d’investissement que Microsoft vient de passer avec le site de réseau social,
créé en février 2004 par un étudiant d’Harvard de 23 ans, devenu gourou du Web 2.0, Mark Zuckerberg.Dans ce partenariat, Microsoft apporte 240 millions de dollars, une coquette somme qui devrait servir à embaucher quelques ingénieurs supplémentaires, à racheter d’autres sociétés et à accélérer la mise en place de versions
internationales (une version française, notamment, serait en cours de développement).En contrepartie, le numéro un mondial du logiciel, qui était
en concurrence avec Google et Yahoo! pour entrer au capital de Facebook, décroche 1,6 % du capital du
site communautaire. On est loin de la minorité de blocage. Mais Microsoft n’est pas non plus venu chez Facebook pour faire ‘ tapisserie ‘ : le groupe dirigé par Steve Ballmer sera jusqu’en 2011 la régie
publicitaire exclusive de Facebook. Une position de choix pour un site à l’audience très qualifiée.
Une valorisation qui donne le tournis
Sur Facebook, les internautes créent leur page Web pour cultiver en ligne un réseau (anciens collègues, camarades de promotion, amis…). Ce concept simple et ludique exerce une fascination certaine auprès des membres. Tant et si
bien que certains – ils sont déjà 500 000 en France – vont parfois jusqu’à poster des informations souvent personnelles, à la limite même de la vie privée. Ils échangent des photos, des vidéos, jouent même aux zombies pour gagner des
points de vie en attaquant leur prochain, ou se regroupent par affinités culturelles ou politiques dans des groupes créés à cet effet.Bref, un éventail d’activités encore totalement insoupçonnables il y a six mois, quand l’accès à Facebook, jusqu’ici réservé aux étudiants des grandes universités américaines, fut élargi à Monsieur Tout le Monde. Au moment où l’on
voit poindre l’avènement d’un Internet mobile (avec l’arrivée de l’iPhone et de ses concurrents), et le mythe d’un internaute connecté en permanence, les réseaux sociaux sont considérés comme une véritable mine d’or par les géants du Net.Mais les chiffres évoqués à propos de Facebook donnent aussi le tournis et fleurent bon le retour de la bulle Internet. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les prix payés par NewsCorp pour MySpace (580 millions de dollars
en 2004) et par Google pour YouTube (1,65 milliard de dollars en 2006). Les fondateurs de Facebook excluent néanmoins toute introduction en bourse avant au moins deux ans.
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