L’opération est digne d’une république bananière. Depuis hier soir, 3 décembre, les utilisateurs de Facebook peuvent voter sur les nouvelles conditions d’utilisation que le réseau social s’apprête à appliquer. Et celles-ci prévoient… la suppression du vote sur les conditions d’utilisation. La raison invoquée par Facebook est que le système de vote « faisait primer la quantité des commentaires sur leur qualité » et ne reflète plus « la croissance de Facebook en tant que communauté et entreprise ».
Evidemment, il y a peu de doute à avoir sur le résultat final du vote : une large majorité se prononcera contre. La tendance se dessine dès à présent : ce mardi 4 décembre vers 8 h 30 (heure de Paris), sur les 24 121 participants, 21 670 ont voté contre les nouvelles conditions, et seuls 2 451 pour. Soit un rejet massif de 89,8 %.
Il faudrait 300 millions de participants
Et pourtant, les nouvelles conditions d’utilisation risquent bien de s’appliquer. Le système de vote sur les conditions d’utilisation a été introduit en 2009. Tout changement qui génère plus de 7 000 commentaires doit automatiquement être soumis à un vote. En revanche, le groupe n’est tenu par le résultat que si au moins 30 % de ses membres actifs y participent, une barre fatidique jamais atteinte lors des votes précédents.
Pour que ce vote, qui selon Facebook se déroule sous l’autorité d’un « auditeur indépendant », soit valable, il faudrait la participation de plus de 300 millions de personnes d’ici à la fin du scrutin, prévue le 10 décembre. C’est mission impossible. D’autres changements dans les conditions d’utilisation ont également été vivement critiqués.
Des associations de consommateurs avaient notamment mis en cause le fait que Facebook puisse désormais combiner les informations personnelles qu’il collecte sur ses membres avec celles recueillies par d’autres sociétés faisant partie du même groupe, comme Instagram, une application de partage de photos rachetée récemment et gérée jusqu’ici indépendamment.
Protection des données personnelles
Les associations ont fait valoir que cela « soulève des problèmes de protection des données ». Elles ont aussi argué que les nouvelles règles pourraient violer les règles européennes sur la protection des données et un accord passé l’an dernier par Facebook pour mettre fin à des poursuites de l’autorité américaine de la concurrence (FTC) : il s’y engageait à demander le consentement explicite de ses membres avant de partager certaines de leurs informations.
Facebook a tenté de désamorcer ces critiques en assurant sur son blog avoir « révisé cette proposition pour clarifier que le partage des informations avec nos filiales est et sera fait en accord avec les lois applicables ».
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