La Cnil a jugé nécessaires mardi 25 septembre 2012 des « investigations complémentaires » pour déterminer si des messages privés ont « effectivement été rendus publics » sur Facebook, à l’issue d’une audition de la direction française du groupe sur un éventuel dysfonctionnement de la confidentialité. Depuis 24 heures, des abonnés français de la plate-forme sociale inondent le Web de témoignages où ils affirment que des messages privés datant d’avant 2009 apparaissent par erreur sur leur profil public.
Facebook se défend de son côté de toute « atteinte à la vie privée » et affirme que les publications visées sont « en réalité d’anciens messages postés sur les murs, qui ont toujours été visibles sur les profils des utilisateurs ».
Besoin d’y voir plus clair
« À ce stade des échanges, il ressort que des investigations complémentaires doivent être menées afin de déterminer si des messages privés ont effectivement été rendus publics », a indiqué dans un communiqué la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), l’autorité chargée de veiller à la protection des données personnelles dans le domaine informatique.
« Il y a encore des incertitudes sur ce qu’il s’est passé, tous ces systèmes sont extrêmement complexes. Mais il semble que cela n’affecte que des utilisateurs français », a renchéri la présidente de la Cnil, Isabelle Falque-Pierrotin, au micro de BFM. Selon la Cnil, qui a reçu pendant plusieurs heures des responsables de Facebook France, « il apparaît également que la généralisation de la nouvelle fonction Timeline, rendant plus facilement accessibles des messages anciens, a participé de la confusion des utilisateurs, lesquels sont de plus en plus conscients de la nécessité de protéger leur vie privée en ligne ».
« Cela illustre le constat qu’il y a un manque de compréhension chez les utilisateurs sur la manière dont cela fonctionne. Il suffit d’un incident pour qu’un collectif se mobilise, il y a une crainte latente qui repose sur un manque de transparence sur les conditions de ces offres », selon la présidente de la Cnil.
Un combat à l’échelle européenne
Elle rappelle que le but de l’audition était « de clarifier les conditions et la portée de cette mise en ligne » et indique que « des contacts avec des représentants de Facebook à l’étranger ont aussi été entrepris ». La commission « rappelle qu’elle a attiré, à de nombreuses reprises, l’attention des réseaux sociaux, sur l’importance d’une plus grande transparence. L’audit récent de Facebook mené par l’autorité de protection irlandaise pour le compte du G29 (groupe des Cnil européennes) va d’ailleurs dans ce sens ».
Le gouvernement s’était saisi du dossier mardi matin, sommant la direction de Facebook France de rendre des comptes à la Cnil, mais aussi d’apporter aux Français « des explications claires et transparentes, sans délais ».
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