Le numéro un des réseaux sociaux doit de nouveau répondre de sa gestion des données privées concernant ses membres.
Un étudiant viennois a déposé pas moins de 22 plaintes à l’encontre de Facebook. Max Schrems reproche au site web 2.0 d’avoir conservé sur ses serveurs des informations le concernant, alors qu’il les avait effacées du site.
Le jeune homme soupçonne aussi la firme de Mark Zuckerberg de créer des profils fantômes en agrégeant des données sur des internautes n’ayant jamais ouvert un compte Facebook. Ses arguments ont été suffisamment convaincants pour que l’autorité irlandaise de protection des données ouvre une enquête.
Comme le permet la directive européenne 95/46/CE, Max Schrems a demandé au réseau social de lui communiquer toutes les informations le concernant. Il a alors reçu un CD comprenant… 1 222 pages de données, dont certaines qu’il avait pourtant fait en sorte de supprimer.
Messages privés, statuts, demandes pour rejoindre un réseau d’amis, invitations refusées ou non répondues, pokes et autres photos… Facebook garde en mémoire tous les faits en ligne concernant ses membres.
Le site archive non seulement les images publiées par l’utilisateur, mais aussi celles dans lesquelles il a été tagué par d’autres. Et ce même si par la suite l’internaute a refusé le marquage. Le lien entre l’individu et la photo disparaîtrait en ligne mais pas des serveurs de la société web 2.0, selon Max Schrems.
Tous les messages privés restent en mémoire
Si la liste des données conservées par l’américain est impressionnante, le point le plus épineux concerne les conversations privées entre les membres. Max Schrems a ainsi eu la désagréable surprise de découvrir l’historique de ses messages alors qu’il l’avait supprimé du site.
Dans une déclaration faite au Guardian, Facebook répond : « En tant que service de messagerie instantanée, nous permettons aux utilisateurs d’effacer les messages qu’ils reçoivent dans leur boîte de réception et ceux qu’ils expédient de leur boîte d’envoi. En revanche, il ne nous est pas possible de supprimer un message envoyé de la boîte de réception d’un autre utilisateur, et inversement. Tous les services de messagerie fonctionnent comme cela. »
Sur sa page consacrée à la politique de confidentialité, le site est on ne peut plus clair : « Certaines communications que vous échangez avec d’autres utilisateurs ne seront pas effacées, comme les messages. » Sans plus de détails.
Des profils d’internautes non membres
Plus inquiétant encore, l’étudiant soupçonne Facebook d’agréger des informations sur des internautes non inscrits. Ces « profils fantômes » seraient obtenus via la synchronisation de mobiles ou des contacts de messageries électroniques.
Ainsi, le réseau social aurait obtenu des adresses mails de Max Schrems que celui-ci affirme ne jamais avoir publiées sur le réseau social. C’est aussi par ce biais que le site web 2.0 suggérerait des ajouts d’amis. « Les non-utilisateurs reçoivent parfois des invitations incluant les portraits de gens qu’ils connaissent dans la vraie vie. Cela signifie que Facebook collecte une importante quantité de données sans en informer les personnes concernées », indique l’une des plaintes.
L’enquête irlandaise devrait aboutir d’ici la fin de l’année. Facebook encourt une amende maximale de 100 000 euros. Une bagatelle pour une société dont la valorisation est estimée à 70 milliards de dollars.
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