Facebook aurait eu accès à des données utilisateurs supprimées. C’est ce qu’affirme Brennan Lawson, qui poursuit en justice le groupe Meta et demande 3 millions de dollars de dommages et intérêts pour avoir été licencié de manière abusive après avoir remis en cause la légalité du protocole utilisé.
Une récupération des messages Messenger supprimés
C’est le site Bloomberg qui rapporte cette histoire qui met encore une fois le groupe de Mark Zuckerberg dans l’embarras. Brennan Lawson, alors chargé de filtrer les contenus sur Facebook, aurait pris connaissance de cette procédure de récupération des données lors d’une réunion qui aurait eu lieu fin 2018. Il aurait immédiatement émis des doutes sur la légalité de cette pratique.
Dans sa plainte, Lawson déclare que certains membres de l’équipe pouvaient « contourner les protocoles de confidentialité normaux de Facebook » en récupérant les données de l’application Messenger que les utilisateurs avaient choisi de supprimer. Si ces affirmations sont avérées, elles violeraient les règles de confidentialité numériques de l’Union européenne et de la Federal Trade Commission qui exige que les utilisateurs soient informés précisément de la politique de conservation des données.
Toujours selon l’ex-employé, Facebook utilisait ce protocole pour répondre aux questions des forces de l’ordre américaines afin de connaitre le contenu des conversations de personnes suspectes. Une pratique qui, pour Lawson, visait surtout à « garder Facebook dans les bonnes grâces du gouvernement ».
3 millions de dollars de dommages et intérêts
Après cette réunion fin 2018, l’ex-employé n’a pas été remercié immédiatement par Facebook. En effet, il a été licencié en juillet 2019, officiellement pour utilisation abusive d’un outil administratif interne. Une accusation que Brennan Lawson réfute et qui pour lui n’est qu’un prétexte et un acte de représailles suite à ses plaintes sur l’utilisation d’un tel protocole par Facebook. Il réclame 3 millions de dommages et intérêts à son ex-employeur. Facebook n’a pour l’instant pas commenté cette affaire.
Cette affaire vient s’ajouter à une longue série de fuites de données personnelles par Facebook ces quatre dernières années. La plus retentissante étant sans doute celle du scandale Cambridge Analytica qui a débuté en mars 2018. Une société avait réussi à « aspirer » les données de 87 millions d’utilisateurs afin de créer leurs profils psychologiques pour faciliter la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles.
Malgré ses efforts pour permettre de contrôler l’utilisation de vos données récoltées en dehors de Facebook, le réseau social détient toujours un véritable trésor de données personnelles sur les utilisateurs de sa plateforme.
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Source : Bloomberg